À l’heure de la
parution (et l’adoption ?) du Livre
Blanc de la Défense, on ne peut s’empêcher de rapprocher cette échéance déterminante pour la sécurité
future de la France avec deux évènements récents qui obligent à une réflexion
citoyenne engagée.
Un soldat commis à la
surveillance dans le cadre du plan Vigipirate,
vient de subir l’attaque sauvage d’un individu en un lieu particulièrement symbolique,
la Défense !
Les militaires
déployés dans les espaces publics de grande fréquentation hétérogènes le sont
en patrouilles, doublées par des policiers en tenue. Ce dispositif de dissuasion, conforte sans doute les
passants, mais ne constitue pas une parade contre des actes rapides et fugaces
menés par des individus déterminés. La preuve vient d’être établie chez nous,
comme une réplique de celle vécue à Londres !
Le fusil Famas tenu virilement, mais canon
vers le bas pour ne pas être menaçant aux honnêtes gens, n’est qu’une gêne pour
son porteur. Jamais il ne sera utilisé dans une foule pour se défendre ou
défendre le coéquipier. D’ailleurs est-il armé ?
Pas davantage un
policier ne dégainera son arme et tirera dans une telle situation. Serait-ce
cas, c’est d’abord lui, selon la tradition pénale qui sera envoyé devant une
commission ou un tribunal. La légitime
défense est un principe louable mais à l’évidence contesté et invalidé dans
l’exercice contemporain de la sécurité civile…
Les délinquants,
candidats terroristes et autres fous de Dieu le savent !
À l’autre bout de
l’échiquier de la dissuasion, la
France maintient une Force nucléaire
stratégique qui, depuis De Gaulle et la Guerre froide entretient derrière
un tabou sacré l’illusion que notre
nation est inviolable.
Les grands antagonismes
belliqueux du Monde ont changé, les menaces ne sont ni binaires ni clairement
identifiées, l’ennemi est diffus, la diaspora terroriste insidieusement
infiltrée dans les sociétés qu’elles visent.
Les
armadas mégatonniques sont invalides contre cette armée de l’ombre!
La réponse du « Faible
au Fort », justifiée lorsque le Pacte de Varsovie menaçait l’Ouest, est
tombée en même temps que le mur de Berlin…
Aujourd’hui, quelle légitimité permet aux pays possesseurs de
l’arme nucléaire de s’arroger le droit
de la dénier à d’autres ? L’Iran ou la Corée du Nord sont des états parias
qui menacent le monde. Plus que le Pakistan, l’Inde ou même Israël ? Mais quel
sera le gendarme atomique mondial qui prendra le risque dramatique et irréversible
de déclencher le feu nucléaire ?
La Corée nous
menace-t-elle plus que les armées « civiles » et fondamentalistes
dispersées en Occident?
Les
opérations françaises récentes ont
vu des forces conventionnelles se déployer avec brio sur des théâtres
extérieurs. Mais sans l’aide de Etats-Unis, ni l’intervention en Libye et
encore moins celle du Mali n’auraient pu être conduites avec célérité et efficacité.
Le renseignement, le transport à longue distance, le ravitaillement,
souffraient de défaut de moyens modernes et déterminants. La projection rapide pour une réponse
brutale est avant-tout l’œuvre de moyens aéroportés. Ce fut le cas grâce au soutien
allié !
La possession de
l’arme nucléaire nous vaut un siège permanent
au Conseil de Sécurité de l’ONU. Le
ticket en est très cher ! En
période de coupes budgétaires douloureuses, il nous prive de moyens désormais indispensables
et dont le développement n’a pas été lancé.
L’achat urgent de Drones américains décidé par le
ministre de la Défense le confirme,
encore que cette décision ressemble fort à un paiement pour services rendus par
les forces américaines durant l’opération
Serval…
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