Le Parlement a donc été convoqué pour un débat sans vote concernant l’attitude de la France face au drame syrien.
Le Premier ministre a eu les mots attendus et justifiés sur l’horreur des attaques chimiques*. Comme pour dramatiser par l’actualité ce crime contre l’humanité, la rencontre des présidents Allemands et Français à Oradour-sur-Glane** dans le même temps et avant la date anniversaire de l’événement, semblait une coïncidence singulièrement opportune ?
Avec la réaffirmation d’une action militaire « ferme, limitée et proportionnelle » (à quoi ?) j’ai retenu de la déclaration du chef du gouvernement un objectif paradoxal à l’intervention « punitive et dissuasive ».
Il ne s’agit pas de renverser le régime, mais de provoquer le départ d’El-Assad, tout en le forçant à négocier ? Négocier sa prime de départ volontaire ?...
Cette solution politique, soutenue par une coalition que le président ne va pas manquer d’agréger dans les prochains jours, créera les fondements d’une nouvelle gouvernance sous l’égide du Conseil national syrien (CNS) reconnu par la France.
Ce conseil, dominé par les sunnites, est une entité disparate de 30 groupes ethniques et religieux et comprend 400 membres. À n’en pas douter la voie de la démocratie serait ouverte et les débats sûrement plus animés que dans l’hémicycle français un peu atone cet après-midi, nonobstant les envolées de Borloo à la tribune.
La France n’est pas derrière le président pour s’engager dans une aventure au Levant. Mais sans doute Poutine demain, lors du G20, saura-t-il mieux le dissuader qu’un Parlement privé de voix.
Rendez-vous après Saint Pétersbourg…
Les dictatures:Rappelons nous 2011
*Rappel : victimes estimées à 1500, après les 110000 depuis le début des affrontements
**10Juin 1944 . 642 victimes
.