Chaque jour effaçant celui de la veille dans le monde tournicotant en surchauffe des médias, la mise en examen de Nicolas Sarkozy a effacé des manchettes, plus sûrement qu’un détergent, le soupçon de fraude pesant sur Jérôme Cahuzac.
Le beau principe de Présomption d’Innocence que les uns et les autres, anciens Garde des Sceaux, acteurs politiques, avocats et censeurs présumés rappellent à tout-va avec des trémolos de voix, dans les débats et sur les ondes, est comme le masque blanc des manifestants des « Indignés » Il ne cache pas l’énorme malaise de tous les citoyens, il le stigmatise !
Un juge intransigeant au patronyme si amène malmène un ancien président, se basant sur des déclarations de témoins dont l’un porte très mal son nom d’employé déloyal. La charge « d’Abus de faiblesse » dont se serait rendu coupable l’ancien « témoin assisté » semble pourtant une action bien difficile à qualifier ? On entend peu des experts et psychiatres préciser à quel grade de l’échelle d’un rapport entre deux individus s’inscrit le début du délit, d’une relation bilatérale intelligente et symétrique, jusqu’à la persuasion et la contrainte par la force du verbe ? A partir de quelle récurrence le motif vaut-il faute ?
L’indignation manifestée par des ténors de la classe politique fait écho à celle ressentie dans la France profonde. La sincère colère d’Henri Guaino renouvelée et assumée se nourrit d'arguments audibles. Un ancien président adoubé par plus de la moitié des Français n’est pas un justiciable ordinaire. Ce juge (non, trois nous dit-on) qui agit au nom du peuple violente celui-ci sous un motif bien flou, avec la double protection du balancier de la Justice et de son impartialité (ou invincibilité ?).
On assiste, me semble-t-il, à l’exercice d’un abus de position dominante, quand le prévenu est dans la position inverse de celle dont on l’accuse…
C’est d’ailleurs ce principe qui émerge désormais sous les auspices généreux et autoritaires de la ministre de tutelle. Les « petits délits » doivent être amnistiés, les prisons sont des usines prosélytiques à délinquance et doivent être vidées de leur surpopulation. Réhabilitées en espaces VIP, elles pourraient en effet accueillir les grands malfrats de la politique et de la finance, qui en outre auraient les moyens d’assurer eux-mêmes leur train de vie intra-muros !
Mais gare alors au coup, toujours probable, de boomerang !