Alors que le Président prépare résolument la réunion des 27 qui balayera la crise , comblera le gouffre grec et comblera autrement la croissance , le Premier ministre rencontre les syndicats ce jour à Matignon, lieu stratégique et réhabilité des grandes décisions de la République. Surtout avant que les nouveaux députés ne viennent perturber ou mettre de la confusion dans les belles et claires promesses que le chef a fait entendre…
Les secrétaires syndicaux passeront successivement au confessionnal , à moins que ce soit au comptoir des revendications. Le Medef conclura la journée. Faut-il y voir l’espoir que le dernier entendu imprimera mieux le message, surtout lorsque l’on sait que , à l’exception d’un seul membre du gouvernement qui est une femme, aucun ministre n’a la moindre expérience de l’entreprise et de la gestion privée?
Quoiqu’il en soit, il est à craindre que la réaction des partis et syndiqués de base ne soit pas aussi chaleureuse que souhaitée par ce grand forum. Mélenchon toujours en embuscade de campagne ne va pas se contenter de mesurettes pseudo-libérales , Besancenot a relâché provisoirement sa sacoche pour distribuer des messages exigeants, Artaud ne veux pas se faire leurrer par Ayrault et tous les fonctionnaires attendent les embellies promises aux ouvriers de la République avant le 6 mai !
Demain, le SMIC mécontent de son augmentation anémique fera entendre sa frustration.
Demain, les ouvriers licenciés en dépit des promesses, descendront encore plus tonitruants dans la rue : contre mauvaise fortune, rancœur !
Demain, les intermittents du spectacle créeront l’événement permanent pour la primauté de la culture.
Demain, les coopératives d’ouvriers découvriront que pour payer des salaires il faut des commandes.
Demain, les femmes sous-traitées de la feuille de paye se payeront un directeur ou un patron.
Demain, les infirmières oubliées agiteront le sparadrap rouge des mal soignées.
Demain, les sexagénaires non retraités et floués fustigeront le faiseur de promesses qu’il ne voulait pas floues.
Demain, les patrons menacés feront leurs valise pour des contrées accueillantes.
Demain ..demain…
Cette anaphore lancinante pourrait bien éclater entre Bastille et République, telle des ballons rouges de la désillusion.
Resteraient alors que les manifs syndicalisées pour réenchanter le rêve échoué sur la grève boueuse de la démagogie….