Entre le brouhaha des évènements terroristes, le prêche climatique hollandais, l’aumône verte corollaire faite à l’Afrique et le détournement de la campagne par le grand paniqué Valls contre le Front national, il est un sage à l’allure de revenant qui éclaire le panorama politique avec des mots et des images cinglantes. Partisan, naguère égaré de circonstance dans des ministères , orateur peu charismatique à l’accent sifflotant, prophète inaudible, Philippe de Villiers fait un retour stupéfiant dans l’arène littéraire et médiatique. Le fondateur du Puy-du-Fou a quitté pour un temps les lices vendéennes pour les scènes parisiennes et manie l’estoc rhétorique avec une précision et une subtilité toutes nouvelles qui font mouche. Le succès de son livre est à comparer avec les divers « flops » des ouvrages publiés par des hommes (et femmes) politiques, dont le dernier, celui de Cambadélis s’est vendu à moins de 350 exemplaires ! On se demande bien pourquoi ils les écrivent, si tant est que ce soit eux les véritables auteurs ?...
Lors d’une interview radio, interrogé sur la candidate Marion Maréchal le Pen, il déclare tout de go « Si Marion Maréchal Le Pen était dans ma région, je serais content de voter pour elle ! » Et il ajoute à son endroit « c’est une étoile qui scintille, brillante, intelligente et vive ». C’est peu dire qu’il s’agit d’un énorme compliment et encouragement de la part d’un homme qui vient nous dire « ce qu’il a vu » en politique et sur ses bas-côtés…
Si l’on veut bien écarter tout sentiment partisan qui dévoierait l’opinion, cette appréciation est hautement justifiée par les faits. Elue députée à 23 ans, elle a fait montre lors des interventions à l’assemblée, des débats et des interviews, d’une remarquable maitrise des mots et d’une étonnante culture politique qui renvoie les vieux briscards à leur maroquins parcheminés et leurs éléments de langage rongés par un usage abusif.
Dans la campagne pour les régionales, les mêmes professionnels de la politique et affidés ne manquent pas de fustiger son âge et son inexpérience pour prétendre présider à la gouvernance d’une région. Quand ils sont à court d’argument, ils évoquent la catastrophe d’une sortie de l’Euro, de la fermeture des frontières et autres exhortions dramatiques comme si les régions allaient frapper monnaie, reconstruire des octrois et instaurer le concordat ! N’en déplaise aux alarmistes, la démocratie a besoin d’un sérieux ravalement, et les candidatures nouvelles sont rafraichissantes. En effet, selon les données, le profil type des postulants à la présidence est « Un homme blanc ( sauf dans les régions d’outre-mer !) âgé de plus de cinquante ans, conseiller sortant et parlementaire ». La parité tant évoquée et exigée au long des listes est maltraitée, et l’investissement de têtes nouvelles est rarissime et contestée par les apparatchiks.
Pour preuve dans l’hexagone, le PS et l’alliance Républicains-UDI n’ont désigné que 5 femmes têtes de liste. Et comme homme neuf, seul Dominique Reynié (voir papier précédent) investi par la droite, fait figure de pionnier sinon de conquérant de l’impossible…
Alors, Marion, une nouvelle étoile scintillante ou bien une belle et éphémère comète qui va seulement frôler la planète régionale ?