Il n'est pas très étonnant que le Sénat ait viré à gauche dimanche dernier. Les territoires sont marqués au fer rose. Les sinécures et le clientélisme qui trament les politiques locales n'y retrouveront pas leur compte après la (modeste) réforme territoriale engagée par le président, mais qui fera notablement diminuer le nombre des élus locaux en 2014. La fronde rurale a grondé et la soupe du palais du Luxembourg n'aura plus la même onctuosité traditionnelle !
Certes, la Haute Assemblée avait repris des couleurs et du tonus sous la férule de Gérard Larcher, mais son pouvoir d'inflexion demeurait limité au bon vouloir des députés enclins à retenir quelques suggestions éclairées des sages . Peut-être dans l'espoir mal dissimulé de changer eux-mêmes de chambre, ce que certains n'ont pas manqué de faire à l'occasion de ces élections sénatoriales...
Le PS pavoise ce qui est de bonne guerre. Il voit dans cette révolution de palais, le signe intangible de sa bonne fortune , ce qui n'est pas forcement un bon présage pour celle de la France !
Mais je suis rassuré . D'abord parce que la vieille institution (que le Général De Gaulle voulu naguère envoyer au musée du patrimoine républicain) est secouée, ce qui est toujours bénéfique à la démocratie. Ensuite parce qu' une bonne claque est un formidable stimulant dans le combat qui s'annonce pour les présidentielles. Si les sondages sont en général menteurs, l'histoire montre en revanche que les bêtes de campagne rebondissent mieux lorsqu'elle s'élancent de très bas..
Nicolas Sarkozy s'il est candidat (??) vient de recevoir une belle dose d 'excitant à neuf mois du premier tour . Le temps nécessaire pour une bonne gestation ...