J'ai suivi avec attention l'audition de Benalla (Alexandre) par la commission sénatoriale.
Il faut d'abord observer, la tenue, l'intelligence, l'apparente bonne mémoire et les réponses pour la plupart non hésitantes, prononcées d'une voix claire et posée. On comprend que l'homme a su séduire, voire convaincre ses différents interlocuteurs, au long de sa courte mais fulgurante carrière.
Sans préjuger des conclusions de cette commission, privée de ses membres éminents et objectifs de La REM, et négligeant les commentaires immédiats et négatifs des partis latéraux, je retiens pour ma part trois sujets qui posent encore question:
-L'engagement à l’Élysée et la fiche de poste correspondant qui n'a jamais encore été produite (mais le sera!)?..
-L'autorisation de port d'arme et son application lors de différentes prestations publiques.
-Son rôle exact dans l'étude d'une réforme de l'organisation de la sécurité autour du chef d’État.
Sur le premier point, l'interrogé a été clair et répétitif: il n'a "jamais été garde du corps du président" que ce soit en déplacements officiels ou privés. Son affectation de Chargé de mission auprès du chef de cabinet impliquait sa présence lors des manifestations, parfois au plus près de la personne du président, et se rapportait à l'organisation et à la coordination des différents intervenants proches ou éloignés. D'où le talkie-walkie a portée de main et d'oreille, mais sur une fréquence différente de celle du GSPR...
Le port d'arme obtenu ne concernait que sa propre sécurité personnelle! Les conditions de son autorisation obtenue par un coup de téléphone restent floues, et ce n'est pas le moindre des loups...
Sur le projet de réforme de la sécurité présidentielle destinée à apporter une meilleure coordination et la rationalisation des moyens, il participait au groupe de travail, mais l'importance et la sensibilité du sujet impliquant l'habilitation « Secret-défense », ne permet pas d'en dévoiler les travaux et participants exacts, ainsi que sa propre responsabilité au sein de ce groupe.
Je retiens un mot qu'il a révélé sur sa fonction au sein de l’Élysée qu'il résume en un seul concentré : « Facilitateur ».
Selon le Larousse, « Qui est chargé de faciliter le déroulement d'une action, d'un processus »
Ce dernier terme est éloquent qui laisse à penser qu'il pourrait être le propre initiateur et conducteur de cette réorganisation.
Une autre traduction plus explicite indique que « le facilitateur crée les conditions nécessaires pour que » :
-l'envie de participer des acteurs ne soit pas freinée,
-l'équilibre participatif au sein du groupe soit assuré,
-le respect des uns par les autres soit suffisant,
-les textes et illustrations produits soient correctement organisés,
-l'accès aux prestations devienne possible, compte tenu de la complexité des réseaux et de leurs diversités.
Fichtre, voilà une sacrée feuille de route qu'il s'attribue, à défaut d'une fiche de poste !..
C'est je crois la plus grande révélation faite ce jour, que les commentateurs et autres exégètes de la politique et du français devraient explorer avec lucidité et impartialité.
Ainsi bien-sûr que le brave sénateur BAS et sa commission...