Il y eut le scandale du Watergate au temps de Nixon en 1974. La "vanne d'eau" allait craquer , provoquant une énorme affaire d’État qui conduisit alors à la démission du Président.
Les journalistes américains, adeptes de consonances répétitives qui captent les esprits paresseux, attribuèrent le suffixe "gate" à d'autres affaires, telle le Monicagate , petite turpitude clintorisienne de derrière les portes de la Maison-blanche, et qui eut son franc succès médiatique...
La première appropriation tricolore fut l'Angolagate dans les années 90, impliquant un certain Falcone et Charles Pasqua, alors ministre de l'Intérieur de Mitterrand.
Une opportune circonstance vient de raviver ce goût immodéré de nos journalistes perroquets pour les accroches et jargons anglo-saxons. L'affaire Fillon, immédiatement qualifiée de Penelopegate devait interpeller le citoyen moyen et faire submerger l'audience des éclaboussures financières en même temps qu' étrangler les sondages. Ce qui fut en bonne partie réalisé !
Nos académiciens toujours somnolents n'y trouvent rien à redire, sauf sans doute le plus médiatique d'entre-eux, Jean d'Ormesson qui ne se commettrait pas à de telles facilités sémantiques...
La rigueur déontologique impartiale de la corporation journalistique liée à son désir obsessionnel d'investigation auraient pu nous révéler un justement nommé Ségolengate , avec l'affaire des portiques de péage, ou encore les débordements tsunamistiques de la dette en région Charente-Poitou à l'issue de son mandat dans cette contrée à fortes marées. Mais il n'avait pas soupçon d’enrichissement personnel, ce qui absout des millions d'Euros d'argent public volatilisés. En outre, probablement d'autres informations plus importantes mobilisaient alors palmipède, ondes , plateaux et journaux?...
Maintenant que l'affaire Fillon est aux mains de la justice, un autre scandale vient interpeller derechef la médiasphère . Et c'est parti en 6ème vitesse pour le Dieselgate chez Renault!
Une aubaine, tant que la porte sur les scandales est ouverte, engouffrons-nous vite dedans ! Le président Carlos Ghosn qui compte parmi les patrons « outrageusement rémunérés » est illico impliqué en chœur par le « buzz » des gazettes. On oublie que l’État français est actionnaire de l'entreprise à hauteur de 20%. En l’occurrence, le ministère des Finances est le mandataire qui devrait veiller au grain, mais il est dit qu'il est un actionnaire « passif »...
Cette affaire pourrait bien être qualifiée plus justement de Bercygate, la Porte de Bercy !...