Voilà, c’est fait, la réforme régionale a été votée par les 162 députés qui ont fait l’effort de s’exprimer sur le sujet (sur 577 que compte l’Assemblée nationale, soit moins de 30% des représentants!) à mains mollement levées dans l’hémicycle. Il semble bien que Thévenoud faisait encore partie des absents. Après les rodomontades du Sénat, demeurées inopérantes, une centaine de parlementaires de l’UMP devraient déposer un recours devant le Conseil constitutionnel. Il est vrai que depuis peu, la démocratie hâtive et brouillonne trouve de plus en plus un arbitre avec l’assemblée des sages du palais Royal..
Comme le réclamait le réalisme citoyen et surtout Attali qui compte pour une grosse voix, (et duquel aussi bien Sarkozy que Hollande, présidents, avaient sollicité ses conseils, non entendus) la charrue des réformes territoriales a été mises avant les bœufs ruraux. La disparition des départements devait précéder la fusion des régions et il est à craindre qu’avec l’élargissement géographique de celles-ci, le chef-lieu de ce territoire bicentenaire, ancré dans la tradition des plaques minéralogiques retrouve toute son attractivité pratique et nostalgique..
En outre les prochaines élections dites « départementales » et non plus cantonales, qui sont prévues en mars 2015, vont bousculer le processus en même temps que la tradition républicaine. C’est une grande première qui va voir se présenter pour chaque siège des binômes composés d’un homme et d’une femme ?!....
De nombreuses questions se posent avec cette réforme fondamentale. D’abord celle du fauteuil. Un seul sera-t-il dévolu par mandat ou bien un biplace en rose et bleu ? Quid de l’absence de la moitié du couple lors des assemblées ? Procuration de l’autre ou invalidation du vote solitaire ? Un couple marié ou « pacsé », une mère et son fils, pourraient-il postuler sans qu’il y ait conflit d’intérêt ou abus de position dominante ?
Mais la question qui taraude le plus le citoyen impartial est la reconnaissance préalable du sexe autorisant la candidature. Outre que cette nouvelle disposition bouscule paradoxalement toutes les théories et pratiques sur l’égalité homme-femme échafaudées avec force revendications et confirmées par la loi, la stricte application exige à l’évidence que l’appartenance à l’une des deux natures soit strictement reconnue pour parer à tout contournement illicite de la règle. Prendra-t-on en compte la version biologique de l’individu, exigeant évidemment certificat médical préalable par gynécologue assermenté, ou celle ressentie comme résultat de la culture du « genre », si fortement promue par les progressistes, et qui devrait alors être officialisée par une déclaration irrévocable sur l’honneur ?
Quant aux « Trans » et « Bi », seront-ils ignominieusement écartés du suffrage, au nom de la confusion des espèces? L’association LGBT, déjà impliquée dans les écoles, devrait être consultée urgemment sur ce point constitutionnel essentiel, avant que déboulent en Avril prochain les requêtes en annulation de scrutins pour discriminations notoires!
Ce nouveau binôme pourrait bien de déboucher sur la quadrature du cercle et des divorces non amiables…