Le président subnormal vient d‘inaugurer le musée Soulages à Rodez. « Du noir jaillira la lumière » a-t-il déclaré ! Saillie fort peu prophétique. Le concernant c’est de l’outre rien que l’on gardera le souvenir. En attendant pour achever son mandat, il lui reste trois ans dont son secrétaire particulier devra charger son agenda, s’il n’est pas retenu par des manifestants en colère.
Inaugurer des musées est une activité joliment républicaine qui ravit les foules et illustre les magazines plus sûrement qu’un comice agricole. Car Fillipeti est plus glamour sur la photo que le Foll et l’ambiance est au sourire, sauf pour ceux que l’on a oublié de convier..
La France ayant vocation de devenir un vaste conservatoire dans un petit pays, je propose la création de musées dédiés aux grands moments contemporains de la République, avec l’aide de mécènes quataris , russes , nouveaux riches chinois, voire français expatriés et que le Président pourrait inaugurer à raison de deux par an sans avoir à bousculer outrageusement son agenda personnel.
Je suggère en priorité:
Musée de la Dette et du Franc. Il pourrait être érigé en face de Bercy et être dirigé par Jérome Cahuzac (assisté d’un ancien UMP) , une fois purgé la peine qui n’est toujours pas prononcée contre lui. Les derniers Francs retrouvés lors d’héritages dans des lessiveuses et coffres exilés pourraient valoir un accès permanent et gratuit aux généreux donateurs jusqu’à la 3ème génération.
Musée du Chômage. Limoges devrait l’accueillir dans une usine De Havilland désaffectée et présidé par un collectif CGT, pour honorer la naissance du syndicat dans la « ville rouge », demeurée socialiste durant plus d’un siècle, avec une pugnacité toute bovine.
Musée des Départements. Appelés à disparaître très prochainement, la mémoire vive des territoires coutumiers servirait en outre les belles rivières françaises qui leur ont offert leur nom pour la postérité. Un ancien sénateur convivial pourrait le présider en résidence tournante car la France n’en manque pas, mais ils sont souvent en limite d’âge. Le Territoire de Belfort, le plus petit et qui ne doit précisément pas son nom à un fleuve me semble en pole position pour l’accueillir aux pieds de son Lion.
Musée des Marianne. Les nombreuses égéries en buste ou timbrées qui se sont succédées dans les mairies et sur nos missives méritent me semble-t-il un lieu de souvenir quand elles identifient notre République aux plus beaux profils, à plat, mais surtout en relief. Un nécessaire hommage intergénérationnel à la beauté féminine avant que le symbole de la république ne soit phagocyté par des genres culturels plus branchés !
Plutôt qu’au Louvre où elle oubliée dans les moules, il me semblerait conforme à l’histoire de l’installer à Puylaurens, cette bourgade du Tarn où elle naquit d’un troubadour occitan et d’en confier la garde à un homme du cru tel Philippe Douste-Blazy par exemple.
Musée du quinquennat. Pour raison d’économie d’échelle, en même temps que de symbiose territoriale et historique, sa place est toute trouvée à Sarran en Corrèze, avec celui de Jacques Chirac. On pourrait opposer à ce choix que deux musées nationaux dans la même province serait un privilège indécent. Mais le Limousin n’est-il pas le barycentre de l’Héxagone ?...
Bien entendu, ce lieu de grandes mémoires ne pourra voir son inauguration qu’au mois de juin 2017, au plus tôt, le quinquennat étant achevé. Mais les travaux d’archivistes peuvent aisément en anticiper l’installation dès à présent, avec l’aide des instituts de sondage, et son président déjà tout désigné en la personne de Jack Lang !
Musée des musées. Lorsque la France sera rabaissée au rang de la Grèce, à l’instar de celle-ci elle se devra d’offrir aux voyageurs internationaux une synthèse de ses trésors socio-économiques amassés sous la Vème République dans un temple ultra moderne dont le conservateur devra faire l’objet d’une sélection impitoyable parmi les anciens de l’ENA !