Je m’étonne que nulle association ou ligue anti sexiste n’ait pas encore dénoncé le sort fait à certaines femmes dans le paysage audiovisuel français (PAF) ?
Les présentatrices météo qui officient depuis le matin jusqu’au soir offrent un show aussi répétitif qu’affligeant. L’exercice semble destiné à des emplois réservés exclusivement féminins ou équivalents, qui rappellent les TUC d’autrefois (l’un de ces trucs répétitifs de chaque alternance rose), destinés à l’insertion des jeunes, mais qui auraient pérennisé les jobs, en oubliant les recrues sur les plateaux..
Le renouvellement des intéressées est faible et la limite d’âge semble oubliée des syndicalistes si grincheux sur la pénibilité. Car se lever si tôt ou se coucher très tard pour satisfaire aux exigences du service public n’est pas sans conséquence sur la qualité de la vie et les effets dévastateurs des décalages horaires.
Les stigmates de ces contraintes apparaissent, hélas avec des gestuelles un peu raides ou des génuflexions arthritiques qui laissent les téléspectateurs mal à l’aise sinon compatissants. Certes quelques renouvellements satisfaisant la diversité amènent de la fraicheur, nonobstant les températures affichées, avec des demoiselles aux allures plus décontractées..
Les tenues des intervenantes sortent rarement des boutiques de l’avenue Montaigne. Il semble au contraire que l’aspect « peuple » soit cultivé, soit pour être en communion avec les téléspectateurs (trices), soit pour ne pas faire ombre à la présentatrice du journal dont l’apparence conditionne hautement l’audimat. Certaines, aux recherches vestimentaires débridées, s’apparentent aux « piches » ou « cagoles», termes méditerranéens désignant des femmes aux apparats colorés, scintillants et virevoltants, avec un gros rien d’excès et de mauvais goût....
Mais le vrai problème se situe avec le véritable intérêt d’une opératrice pour éclairer le paysage météo. Se déplaçant devant une carte virtuelle, elle s’oblige avec la voix et surtout une gestuelle élégantes, à faire passer le message prévisionnel et désigner les zones privilégiées, comme celles promises aux caprices du temps. Ce faisant, elle occulte le panorama et masque les chiffres déterminants pour des lendemains incertains. L’œil accroché à un écran latéral l’oblige à montrer son profil et la volteface pour changer de côté n’est pas sans danger, surtout avec des talons aiguilles. Les pervers attendent avec gourmandise la chute à inscrire au Grand bêtisier...
Les températures qui naguère étaient « élevées », sont devenues, au fil du temps « chaudes », adjectif impropre pour une échelle, mais qui traduit bien l’inconfort ressenti sur un plateau surchauffé par les spots.
Ordinairement lorsque des « hôtesses » sont commises à une présentation, par exemple dans les salons de l’automobile où l’on exacerbe l’attrait des carrosseries en alliant la fluidité d’un châssis avec la grâce juvénile d’une donzelle en minijupe, elles sont choisies avenantes, aériennes, séduisantes, sinon utiles. Au Grand Journal de Canal, miss Météo n’est pas là pour nous accabler d’intempéries prochaines mais bien pour nous divertir joliment des incertitudes du temps. MM est un rayon de beauté faisant, si l’on peut dire, un peu d’ombre aux moroses nouvelles, à l'instar de la face éclairée de la Lune…
Demandez aux non-voyants astreints à audio description quel sera le temps du lendemain : c’est eux qui sont les plus clairvoyants…