Pujadas, à l'aide! CSA à l'aide! Conseil Constitutionnel à l'aide! INA à l'aide! Mitterrand à l'aide! Duchmol à l'aide!
Fatigué, aphone, après un an de discours et une campagne interne du PS exténuante et bavarde, le candidat Hollande ne veut plus dialoguer!
C'est vrai, il a du travail pour ces deux semaines qui viennent, avec ces chaleureux ralliés que sont Mélenchon et les confettis exigeants et turbulents de l'extrême-rouge, les Verts malgré les tomates de la honte, et encore tous les éléphants du parti qui tendent déjà la gamelle, sans oublier Ségolène Royal, artisane zélée de sa victoire...
Cette dernière, pourtant grande prêtresse de la Démocratie participative qui prône le contact, l'écoute et le dialogue, a du lui rappeler, s'il en était besoin, le risque de se confronter en "live" à Nicolas Sarkozy, devant 15 millions de téléspectateurs!
François Hollande, refuse donc le débat face-à-face et préfère s'adresser à 2 ou 3000 citoyens partisans par petites sessions rurales bien orchestrées et festives. Et il compte, avec un bon sens normal qu'on doit lui reconnaître, sur la force médiatique pour relayer ses interventions avec le zèle et l'impartialité scrupuleuse dont la Presse se pare avec une fierté toute déontologique...
Le service public de France Télévisions ainsi privé d'un ou deux grands "shows" va devoir pédaler dans les régies pour alimenter le petit écran. Les courses de motards derrière une voiture aux vitres obscures qui occupent les innombrables manieurs de caméras et les balbutiants intérimaires du micro ne vont pas longtemps satisfaire le citoyen lambda qui pourrait bien manifester une autre poussée allergique le conduisant à un choix final déroutant et inattendu?..
Où parlera-t-il , par exemple, de la Défense , mission hautement régalienne totalement occultée des débats du premier tour? Au Musée des Armements de Tulle ou sur le champ de manœuvre de la Courtine, proche de ses terres corréziennes, devant un troupeau de vaches limousines?
En réalité la stratégie du candidat socialiste est simple et claire. Se préparer au mieux à la stature du poste suprême tel qu'il le conçoit, c'est à dire l'hypo-président , avare de déclarations, mesuré dans ses paroles , aimé des Français car il ne les bousculera en rien, et au besoin, mais à l'extrême, arbitre tutélaire des bisbilles entre corps intermédiaires...
Il fera même un super président pour une éventuelle cohabitation, situation expérimentée par ses deux grands inspirateurs, et qui conduit au comble de la sérénité pour le locataire de l’Élysée...
Alors le CSA, égalité du temps de silence pour les deux finalistes ?...
Dans le rétroviseur: Et déjà pauvre Bayrou!...