Le rejet du Traité de Lisbonne par les Irlandais brouille les cartes que Nicolas Sarkozy tenait en mains avec l'intention d'abattre ses atouts! La donne est changée et un jeu neuf doit être distribué avant toute nouvelle partie.
Cette rebuffade gaëlique semble indiquer que les citoyens ayant le moyen public de s'exprimer refusent une autre Europe, au prétexte que celle qui les "gouverne" de loin ne les satisfait pas! Réaction déconcertante mais réalisme percutant!
Deux options peuvent alors s'offrir à un acteur déterminé tel notre Président. La première serait de bricoler un plan "C", troisième avatar d'une communauté qui est en réalité un composite de 27 éléments hétérogènes, concocté à l'écart d'une authentique demande populaire. Le citoyen européen n'existe toujours pas!
L'autre voie maîtrisable est la (re) constitution d'un nouveau noyau dynamique de nations en fusion sincère, aux intérêts politiques partagés, pour une Europe des hommes plutôt que des nations. Ce processus gigantesque doit être dramatique pour être enfin pleinement et consciemment vécu. Il pourrait passer par le démantèlement de l'édifice qui a été laborieusement construit jusqu'alors mais dont la solidité des fondations ne répond plus aux contraintes que toutes les cooptations "en catimini" lui ont fait subir!
Le dur chemin de Damas du prochain président passe par Dublin. Bon courage à lui!