Une initiative qui a peu de publicité, derrière les clameurs du moments, fait pourtant écho aux exigences bruyantes et turbulentes de la jeunesse.
La ministre de la Culture présente le Pass culturel à destination des jeunes de 18 ans. Notez que l'insémination lexicale anglaise est poursuivie par les instances étatiques, suivant en cela la mode des anglicismes soutenue par Macron, au nom de la Francophonie... D'ailleurs, c'est une « start-up d’État » dont on ignore le nom et le statut qui a développé pour 400 M€ ce moderne crédit. En français bien de chez nous c'est une allocation de plus. Mais employer ce terme pour la jeunesse eut sans doute fait ringard et peu alléchant ?..
En revanche, le cadeau est attractif qui est de 500 € ! Supérieur à l'allocation de rentrée scolaire ( 397,48€ pour enfant de 15 à 18 ans) et non soumis à quelque autre revenu de l’intéressé. Crédit qui peut être utilisé pour accéder à des lieux artistiques comme pour l'acquisition de biens culturels.
Mais attention, selon la promotrice, c'est avant tout « un outil de médiation pour du vivre ensemble » !
J'imagine donc que la participation bouillante aux concerts de Rap , les déambulations pour s'imprégner des subtilités du « Street art », comme l'écoute ardente et intériorisée des déclamations poétiques lors des festivals de rue , par exemple, seront parmi ces précieuses incitations à s'épanouir en totale communion.
Une expérimentation de l'application, utilisée à partir du téléphone portable évidemment ( prochaine étape le mobile pour tous?), a été menée dans quatre départements dont celui de l'Hérault où la ministre est venu le présenter. Choix particulièrement judicieux, Montpellier ayant été pionnière des manifestations estudiantines, avec la même dynamique que Tolbiac ou Nanterre...
Incidemment, le spectacle des kilomètres de tags illustrant les murs tout neufs bordant l'autoroute A9 a du la rassurer sur la créativité impétueuse de la jeunesse locale. D'ailleurs, un crédit bombe ( à peinture évidemment) serait une initiative opportune dans le même esprit de la culture collective et spontanée.
C'est aussi pourquoi je suggère que Tolbiac ne soit pas livrée aux assauts brutaux de peintres ignares après celui des CRS, et que les murs, témoins de l'expression juvénile et fertile de ses récents occupants inspirés, soient conservés en l'état pour être offerts à la contemplation méditative des prochains et heureux bénéficiaires de ce Pass culturel...