La démocratie est devenue un puzzle aux empreintes multiples. Avec des outils variés et nouveaux, certains constitutionnels, d’autres artisanaux façonnés par d’aimables associations ou d’utopiques minorités.
Naguère, les citoyens étaient appelés aux urnes et acceptaient le verdict du scrutin. C’est-à-dire une majorité , si ténue soit-elle.
Un nouvel exercice d’une démocratie directe fut instauré en 1961 avec le référendum . Depuis, les électeurs furent sollicités 9 fois et répondirent oui, sauf lors de deux scrutins.
En avril 1969, ils devaient se prononcer sur la régionalisation et la réforme du Sénat. Le non l’emporta et le général de Gaulle son initiateur, désavoué, en tira la conséquence en démissionnant immédiatement de sa fonction présidentielle.
Le second refus , lors du référendum de mai 2005 sur le traité européen, n’eut pas les mêmes suites. Ce furent les citoyens qui se trouvèrent floués avec le traité de Lisbonne de décembre 2007 , adopté par le Parlement français en février 2008. Ce désaveux de l’expression populaire fut sans doute l’origine de la méfiance envers l’exercice d’une démocratie qui ne tenait plus sa parole.
Ce fut d’ailleurs la dernière consultation référendaire...
Une belle et grande innovation fut créée en juillet 2008, avec le Référendum d'initiative partagée (RIP), usine à gaz à l'initiative des parlementaires ( députés et sénateurs conjointement) qui ne sont pas idiots , mais un rien jésuites, et ne sont pas enclins à faire contester par le petit peuple ce qu'ils ont concocté entre eux dans les deux hémicycles ! Ce qui se comprend aisément.
Donc, exclusion totale de cette capacité de « votation » comme diraient les Suisses qui, eux, sont friands de cet exercice.
Ensuite, les promesses et engagements dévoyés , voire bafoués, ont fait naître des moyens d’expression divers allant des manifestations de rue aux pétitions, sans oublier les grèves répétitives et calendaires. Les résultats ne sont guère plus probants, nonobstant les échos envoyés par la presse et les sondages commandés par les interpellés. Rappelons-nous les Manif pour tous et les 700 000 signatures d'une pétition, dédaignées magistralement par le CESE en 2013.
Depuis, les pétitions en ligne ont pris le relais. 12 sites au moins, à ce jour, proposent cette nouvelle voie (et voix) d'opposition , de réclamation, ou de protestation. Des milliers de signatures sont enregistrées à chaque consultation. Mais quand on en étudie les sujets et résultats, on constate que ce sont les appels pour la protection animale qui recueillent le maximum de signatures !
La démocratie s'est convertie à l'éthologie zoologique...
J’ai donc hésité à lancer une pétition pour tenter d’obtenir et forcer une bonne année, mais je n’étais pas sûr du sujet principal à proposer. Je m’en tiens donc au vœu traditionnel de bonheur et santé, adressé à mon modeste mais précieux lectorat que je remercie avec sincérité de sa fidélité silencieuse!