L'égalité hommes-femmes (pardon femmes-hommes depuis cette année) moderne et dynamique principe sociétal après des siècles de phallocratie, pousse vers des impasses , voire des effets contraires et pervers.
Sous la houlette de l'amazone en chef Marlène Schiappa, une nouvelle proposition de loi est en gestation contre autrui, c'est-à-dire le mâle frustré et harceleur. À cette fin une commission parlementaire est installée comprenant quatre femmes et un homme. Tiens, où est la parité ?
En dépit de réserves plus ou moins appuyées, y compris de cercles ou associations féministes, le projet vise à sanctionner les manifestations de harcèlement commises dans l'espace ouvert de la rue et autres lieux publics.
Certes, le badinage et propos galants ont depuis quelques décennies laissé place à des propos plus directs et moins courtois. Les raisons en sont multiples qui tiennent d'abord, me semble-t-il, à l'introduction et la propagation endémique et exponentielle de comportements exotiques, à la très chère liberté non tempérée d'adoucissements ouverte par les réseaux sociaux, la rudesse quasi cro-magnonesque de la Toile et la dilution du respect engendrée par le célébrissime cru 68...
Donc, les comportements rugueux et interpellations peu amènes seraient pénalisés. Comment , par qui ? En tout état de cause lors d'un constat de flagrant délit, par la force publique de la Police ou la Gendarmerie.
Si la chose n'était pas sérieuse, on pourrait en rire. En pleine période d’État d'urgence et alors que les forces de l'ordre peinent à remplir des missions de préventions bien plus cruciales et pressantes, on voit mal une patrouille dresser procès-verbal sur le tas, si l'on peu dire. Quels critères objectifs, quels propos ( enregistrés ou seulement entendus?) pour justifier la sanction immédiate ? Pourquoi pas impliquer les militaires de Sentinelle tant qu'on y est. Après formation accélérée bien sûr...
Cette intention n'est pas sans rappeler un précédent concernant le délit de d'« achat d'acte sexuel ». Car c'est ainsi que la loi du 13 avril 2016 s'intitule, qui pénalise le « client » d'une prostituée, d'une amende de 1500 €. Et attention, portée à 3750€ en cas de récidive ! Il faut entreprendre une subtile et pugnace traque pour confondre le récidiviste dont je doute que les moyens et exigences du moment l'autorisent. On nage dans le Marivaux sinon le stupre...
Mais les conséquences sont dommageables et perverses. D'abord, la demoiselle, artisane de rue, y perd en recette ( à moins qu'un pourcentage du PV lui soit reversé...). Ou alors, que des indics femelles rétribuées profitant « d'un titre de séjour pour les victimes de la traite des êtres humains qui coopèrent avec la justice" ( article de la loi), voire des fliquettes dévouées à la cause jouent le jeu du racolage pour piéger le chaland en manque.
Marthe Richard qui abolissait le bordel avec sa loi du 13 Avril 1946 ( décidément le jour du 13 avril est connoté sexuel !) doit contempler le résultat d'un œil différent avec le recul, surtout si son regard s'étend vers les boulevards et les allées sombres des parcs publics.
Selon Macron, le bordel s'est désormais déporté ailleurs ! Mais pendant ce temps, les législateurs sont au charbon...
Aurons-nous moins de lois et corélativement moins de laxisme dans leur application lorsque le nombre de parlementaires sera réduit d'un tiers ?...