Le dernier avatar de la rentrée nous vient de la chaîne Mac Do qui s'adresse aux écoliers dans une langue phonétique qui devrait les allécher! Pour le Super Big Mac, pas pour l'orthographe...
Pour une fois, les Américains s'essayent à notre langue, mais zon pa consulté la rousse!
Car la mode , ou plutôt le nouveau despotisme linguistique, est à l'inverse. Et pas seulement dans le scriptural!
De l'anglais partout, tout le temps et chaque jour davantage. Pas vraiment dans la langue de nos voisins, mais avec des cailloux yankees , des lucioles verbales, des leurres à gogos ou des formules lapidaires concentrées comme du ketchup , qui veulent orner le message mais font tache dans le propos.
Dans mon journal régional, c'est la contagion qui se veut floraison. En concurrence avec les éléments de langage fanés mais récurrents propres à la profession journalistique , les anglicismes émaillent articles et photos qui font respirer l'air du temps tout en flattant le lecteur se voulant branché...
Ainsi la petite ville de Frontignan est irrémédiablement « la cité muscatière », pour le petit pigiste en stage, qui commentera avec élan la nouvelle activité estivale de cross working sur ses plages...
Un autre du même canard peut éclairer les lecteurs sur l'émergence du " coworking qui jette l’ancre en Île singulière " (sic), où l'on pratique par ailleurs le Jet-ski, le stand-up paddle, le kitesurf, le wakeboard, le fly board ( pourtant inventé par le Marseillais Frank Zapata ) l’aquabiking, le street workout et le beach volley, parmi beaucoup d'autres activités de loisir et de sport.
Une expression phare est apparue et répandue de par le monde avec l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche : Fake news . les chroniqueurs s'en gargarisent jusqu'à la remontée gastrique ! La traduction française n'exige pourtant pas davantage de mots.
Les académiciens français ne doivent pas lire les journaux ou regarder la télé ( par exemple CNEWS, ex I-Télé), car leur institution vénérable ne réagit pas. J'imagine que la Francophonie, cette organisation internationale de promotion de la langue française ( je ne dirai pas de « Molière » pour ne pas aussi plagier les chroniqueurs) s'emploie à diffuser notre belle langue en broadcast sur les chaînes culturelles en access prime time, en accaparant tous ces acquis qui enrichissent notre bien commun tricolore ?
Fort heureusement la Pétanque, patrimoine national, n'a pas été à ce jour anglicisée, qui reste un modèle de rassemblements dynamiques, bruyants et festifs , dont tout curieux peut goûter les commentaires fleuris sans nécessairement capter le sens exact des interjections à l'accent appuyé. Également et heureusement, les joutes nautiques et les compétitions de barques à rames gardent toute leur originalité pittoresque et cocardière qui enthousiasme les supporteurs locaux mais aussi les spectateurs estivants.
Monsieur Blanquer, vous qui démontrez de l'énergie réformatrice , faites quelque chose !Vite. Organisez une force d'intervention ( ce que votre président nomme task force ) pour combattre cette épidémie à la source , chez les plus réceptifs des citoyens, nos enfants !