Franchement, à quatre mois des élections présidentielles, le citoyen-électeur a-t-il entendu des intentions ( à défaut de programme), voire même de menues idées, dépasser les frontières de l’Hexagone ?
Hormis François Fillon, désigné par la primaire des Républicains, et qui a pu très succinctement exprimer quelques options en matière de diplomatie et relations étrangères, aucun autre postulant en lice actuellement n'évoque peu ou prou autre chose que la cuisine socio-économique interne et les recettes qu'il entend appliquer.
Il faut dire que la pléthore de candidats roses et le temps limité qui reste aux débats les oblige à touiller la soupe traditionnelle sur feu vif , alors qu'un mijotage pimenté d'épices personnels s'imposerait.
D'ailleurs, la plupart ont ressorti les vieilles marmites au fond culotté pour y concocter les mets réchauffés à base de réduction du temps de travail, d'augmentation des salaires et des fonctionnaires (rime obligée à gauche!), et le plus audacieux qui a débusqué un condiment très exotique, d'une allocation à vie pour tous les Français. Tous puisent dans l'armoire de style rétro des conserves à déficit ( trésor commun transmis avec attention depuis bientôt un demi-siècle) pour allonger la sauce et la servir à satiété..
La France de ces enjeux à surenchère est comme réduite à une grande commune, dont l’Hôtel de ville serait située au 55 de la rue du Faubourg Saint-Honoré, et où le résident élu se consacrerait à gérer le budget local. La « communauté d'agglomérations » qui comprend ses territoires ultra-marins semble même échapper à l'attention des débatteurs et des aiguillons que sont les journalistes agréés ?
Le sujet quasi unique des confrontations est l'économie qui conditionne le bien-être social, voire le bonheur du peuple. Économie est un mot bien paradoxal chez nous qui signifie épargne pour les citoyens et gabegie pour nombre de ministres et élus. Et là est le dilemme qui enkyste la vie politique et discrédite ses acteurs..
Espérons qu'après le résultat des primaires de la gauche et les divers rabibochages entre concurrents internes et adjacents, les quelques semaines de campagne proposeront aux Français des plats à la carte un peu plus appétissants et variés...
Pour l'instant je retiens le vœu prophétique et encourageant du maître queux philosophe Peillon , resurgi tel le sauveur sur la scène gastronomique en déclin:
« C'est pas par la violence qu'on va gouverner les français, c'est par l'intelligence ! »
Il est vrai que celui qu'il veut remplacer, pour prolonger un bilan qu'il soutient, reste un exemple en la matière. Il n'a jamais rien violenté, pas même sa capacité à décider...