Dimanche soir Marion Maréchal-Le Pen était l’invitée du Grand jury sur la chaine LCI. C’était sa première apparition sur ce plateau qui en a vu d’autres , dont beaucoup brouillons, soporifiques, hypocrites , menteurs, inaudibles, voltigeurs du verbe ou bien simples marionnettes. Marion n’en est pas une et son intervention fut réussie, comme d’ailleurs d’autres débats antérieurs.**
En toute objectivité, et sauf à être de parti-pris, il faut reconnaître à cette jeune femme des talents et un charme (ce que l’on appelle charisme lorsqu’il s’agit d’un homme) affirmés. Sa culture politique, la clarté de ses idées et de leur expression, la vivacité et la spontanéité de ses réponses et pour finir sa civilité souriante face à des routiers des médias peu enclins aux amabilités courtoises en font un objet politique exceptionnel, mais clairement identifié.
Ses qualités sont d’autant plus remarquables si l’on se réfère à son âge. Députée à moins de 23 ans, concurrente affirmée d’ Estrosi en PACA lors des régionales, qui ne furent remportées par ce dernier que grâce aux voix de gauche, elle est entrée avec joliesse et publicité dans l’arène politique. Dans la rubrique « jeunes plantes dans la lumière », on pourrait la comparer à un Emanuel Macron bien qu’elle bénéficie de moins d’attentions, voire d’adulation médiatiques ébahies. Mais, hors le champ des idées et convictions, un CV notoire les sépare, la voie démocratique. Elle, est issue des scrutins, quand lui, doit son émergence à quelques distingués « sponsors ».
Certes « l’entreprise Le Pen » fut utile et efficace pour un apprentissage précoce, après l’université d’Assas peu réputée pour ses mouvements contestataires ou gauchistes. Mais le quotient personnel la distingue des têtes du FN, en particulier de Marine, réplique féminine bien que plus nuancée de son père dans les expressions, le ton de voix pour ne pas dire la gestuelle oratoire.
Et je me demande pourquoi, Marion continue de trainer sur sa carte d’identité publique le patronyme générique de Le Pen et ne s’affranchit pas définitivement d’un label (un boulet ?) qui autorise les connotations et références malfaisantes de la part des concurrents en politique et des médias. Fille de deux pères (un génétique, un adoptif) elle aurait pu associer leurs noms plutôt que la « garantie d’origine contrôlée » ayant servi à son noviciat en politique ? Ou ne conserver que celui de son père de l’état-civil.
Mais craint-elle alors de nouveaux quolibets, saillies et rappels insidieux déjà régulièrement jetés à la figure de son Grand-père avec le nom évocateur de « Maréchal » ? Pourtant, même son père n’était pas né au temps de la France de Vichy…
** Revoir: Débat PACA