Au début de l’année 2013 je lançai une bouteille de souhaits à la mer avec innocence, mais conviction*. Je n’avais pas choisi un quelconque objet flottant pour porter mes espoirs vers quelque navigateur déterminé et surtout courageux, mais une bouteille capable d’attirer l’attention, même par fortes risées. J’avais sérié et limité mes requêtes sachant qu’à trop demander, on n’obtient que peu ou rien !
Trois ans plus tard, nul message encourageant ne m’est revenu et je crains que mon ambassadeur œnologique n’ait été emporté par une tempête, un tsunami ou quelque crue démentielle. Ou carrément entrainé dans l’hémisphère Sud et perdu comme certain avion, dans le mystère des inépuisables forces terrestres de Coriolis. Je n’ose cependant imaginer qu’il a rejoint le gigantesque continent de débris sous-marins, flottant entre deux eaux du Pacifique, au large des côtes américaines, ce qui constituerait la fin la plus infâme pour un Bordeaux classé!
Dépité, je ne saurais renouveler ma tentative quoiqu’il m’en coûte. Le besoin urgentissime de changement ne s’est pas résolu, bien au contraire et j’entends ici et là que je ne suis pas le seul à le désirer. Mais ma méthode solitaire était une utopie, et je ne trahirai donc plus le délicat vieillissement d’un grand cru par une consommation anticipée de circonstance. La raison m’indique que seule une action de groupe pourrait s’avérer efficace, celle que l’on nomme démocratie, mais la vraie..
C’est ce que j’appelle de mes vœux les plus fervents !
* Revoir: 2013 Hélas!