À défaut de marquer les mémoires de souvenirs aimables, l'année 2015 fut une bonne année pour François Hollande. Les attentats et leurs 148 victimes firent remonter la cote d’un Président attaché aux démonstrations compassionnelles et présidant les cérémonies officielles, en évoquant avec émotion l’esprit de rassemblement et d’unité du Peuple de France. Certes, il a encore quelque progrès à faire pour verser en gros plan des larmes de commisération, à l’instar d’Obama qui pourtant n’investit plus sur l’avenir, son second et dernier mandat trouvant son terme dans moins d’un an.
Les vœux s’entrecoupant avec les cérémonies commémoratives et succédant à une avalanche de décorations de la Légion d’honneur, chargent ce début d’année, celle précédant la fin du quinquennat, de toute l’émotion et la gratitude manifestées par le père de la Nation. Certes, parmi les plaques commémoratives dévoilées sur les lieux de sinistre mémoire, l’une d’elle trompant le patronyme d’un dessinateur disparu fut un couac public regrettable. Mais on ne saurait en attribuer la responsabilité au président de la République qui a d’autres sujets à fouetter. Et s’il s’agissait d’un sabotage d’un ouvrier cégétiste graveur-frondeur de la fonction territoriale parisienne ?
Mais un impondérable n’arrivant jamais seul, cette semaine a vu disparaitre (au moment où j’écris..) trois artistes français qui se sont successivement et post mortem, volé l’audimat. Un chanteur redécouvert talentueux et immensément populaire, un comédien esbroufeur et grommelant, promis soudain au Panthéon des bateleurs, enfin un talentueux chef d’orchestre à la réputation internationale, surtout en Bobolandie. Le service Sympathie et Condoléances de l’Élysée a frisé la saturation. Dans le bureau adjacent, le jeune conseiller en communication devait corrélativement anticiper les prochains sondages à la hausse…
Espérons toutefois que la providence républicaine ne va pas continuer de dispenser ses « bontés » au même rythme lors des prochains mois car la France pourrait y perdre beaucoup de ses enfants, célèbres ou anonymes ? Et puis ces effets hasardeux bien que bénéfiques pourraient occulter la grande campagne anti chômage qui est lancée et qui doit être, comme son instigateur nous l’a maintes fois annoncé, l’arbitre absolu de sa candidature en 2017.
Et l’on sait qu’il est particulièrement fidèle à ses promesses !