Nicolas Sarkozy il y a peu et maintenant François Fillon (et même Nicolas Dupont-Aignan) ont re-débusqué le référendum. Voilà de nouvelles promesses hardies qui sentent le Pinocchio à plein pif !
Rappelez-vous, c’était il y a 10 ans, en 2005, la dernière fois que l’on a appelé les Français à s’exprimer de la sorte à propos de la Constitution européenne. Refusée par une belle majorité, elle leur fut imposée avec le traité de Lisbonne mis en œuvre en 2009 après avoir vaincu les contorsions irlandaises.
Depuis, point de salut pour la consultation du peuple en direct. Certes une révision constitutionnelle de 2008 (Président N.Sarkozy) instituait en France le référendum d’initiative partagée, mais il faudra attendre début 2012 pour que les modalités d’application en soient votées dans la discrétion la plus extrême et l’abstention des députés du PS. Depuis, silence républicain ! Il faut dire que ce « partage » est surtout attribué aux parlementaires dont 185 doivent s’entendre pour lancer une procédure réclamant ensuite l’adhésion de 4,5 millions d’électeurs inscrits. Vous avez dit épouvantail à démocratie directe ?
Mais revenons au référendum décidé par le président en charge. La Constitution lui en confère l’initiative. Les candidats Fillon et Sarkozy, font assaut de promesse de recours à cette voie pour réformer la vie publique, en cinq-sept, après leur élection. Les mêmes qui conjointement avaient malmené puis oublié ce processus en font le garant de futures réformes volontaristes. Vox populi, vox dei, juré craché !
Le premier dégainant la massue populaire est l’ancien président qui promet trois consultations sur la fusion des conseils régionaux et généraux, la mise en place de contreparties obligatoires aux prestations sociales et enfin la baisse du nombre de parlementaires. Son ex premier ministre renchérit avec cinq propositions audacieuses dont l’une est l’équilibre budgétaire qui est en souffrance depuis 1974. Sûr que les citoyens agréeront en masse. La réduction du nombre de parlementaires qu’ils réclament tous les deux, comme d’ailleurs Juppé et Le Maire fera à n’en pas douter un tabac républicain, sauf bien entendu chez les intéressés qui traineront des pieds. On pourrait noter que François Fillon n’inclue pas la réforme du droit du sol pourtant évoquée par lui antérieurement et que l’éducation échapperait , avec bien d’autres sujets brûlants tels la citoyenneté au verdict de l’appréciation directe. Mais il faudra bien laisser au nouveau parlement dégraissé quelques projets législatifs à se mettre sous la dent !
Il est cependant une consultation primordiale qui devrait, avant toute autre, appeler en masse les citoyens aux urnes: La sanction d’inéligibilité contre les promesses non tenues !...