Il s’abstient, il se retient ou bien il se contraint, lui le citoyen en âge de voter et qui néglige les urnes. Il ne s’est pas inscrit sur les listes électorales, il a déménagé depuis le précédent scrutin et reste enregistré ailleurs, il est parti en vacances au soleil mais a omis de donner procuration, il a fait la bringue la veille, il a égaré sa carte d’électeur, il ne sait pas où se trouve son bureau de vote, ou il s’en fout de voter, tel un anar, et selon les circonstances s’en vante volontiers.
Mais il est le premier à râler parce qu’il a abimé les amortisseurs de sa « BM » dans un nid de poule de départementale ou que le car scolaire de sa fille a du retard, alors qu’il doit passer au PMU jouer son tiercé et boire le « petit jaune » habituel avec ses copains .
La moitié des inscrits (donc pas la totalité des citoyens en capacité de voter) ne s’est pas déplacée aux urnes lors de la dernière consultation pour élire les conseillers départementaux. À la foule des précédents quasi permanents se sont ajoutés des intermittents convaincus et revêches qui ne souhaitaient pas apporter leur caution à un scrutin dont l’objectif réel était et demeure plus que flou, et qui fut détourné en référendum pour ou contre le gouvernement. On peut les créditer de quelque indulgence, même si leur inaction n’est pas étrangère au résultat. Car ils font sans-doute partie de la même famille protestataire que ceux qui ont voté pour des candidats FN inconnus et fantômes. Des postulants pour la plupart sortis de nulle part, binômes-sandwichs du refus de l’alternance train-train.
Cette expression démocratique à la renverse, devrait interpeller gravement les partis traditionnels et pour le « vainqueur » de droite modérer son enthousiasme pour le futur. On sait bien que dans la bonne fortune d’une coalition, les petites troupes de flanc sont les alliées déterminantes. Mais leurs exigences postérieures sont à la mesure du succès commun ! Les tapes amicales et empressements appuyés de Nicolas Sarkozy, patron de l’UMP, à l’égard de Lagarde, président de l’UDI, qui revendique déjà l’initiative de ce rassemblement fructueux n’augurent rien de très serein pour les prochaines échéances. En particulier pour le premier…
Surtout si les abstentionnistes se réveillent pour une vraie cause nationale !