Le retour de Nicolas Sarkozy dans la politico-sphère est comme une éruption solaire. Les effets sur l’environnement et l’écosystème politique sont imprévisibles nonobstant les prédictions de nombre d’augures médiatiques ou encartés.
Si à gauche on persifle, en faisant les comptes à rebours qui pourraient faire (un instant) oublier ceux du présent, la famille UMP, sous des dehors ravis, à chaudes voix ou applaudissements feutrés, est un peu tourneboulée. Avec les fidèles inconditionnels, les transfuges opportunistes, les tièdes indécis et les réticents obtus mais rares, le spectre du bleu dépasse largement celui du blues…
La question fondamentale « a-t-il changé ? » fait écho aux déceptions, désillusions ou rancœurs des plus ardents supporters (surtout de 2007) qui alimentent un scepticisme égal au volontarisme résurgent, pour ne pas dire explosif de l’intéressé. Sur France 2, dimanche soir, il a affirmé avoir réfléchi et changé, mais à quelle époque, sous quel mandat met-il le curseur de référence pour justifier ce « coming out » ? Entre les oublieux des renoncements et les virulents qui s’estiment des primo-cocus, un sentiment apparaît dans les premiers sondages qui modèrent sa sereine confession.
Autre déclaration d’importance, « garantir les promesses », reconnaissance à contrario de cette pandémie politique tenace dont il fut un des agents. Aurait-il lors de sa retraite, concocté un antidote dont il se réserve l’usage exclusif ? Ce serait pourtant très grand bénéfice pour la démocratie que l’imposer aussi à ses futurs contradicteurs !
Le triumvirat qui copréside l’UMP est loin de la quiétude et les amis de chacun oscillent douloureusement entre adhésion enthousiaste et expectative attentiste. Son doyen, Alain Juppé, met sous un sourire très diplomatique une condition nécessaire, sinon suffisante à toute candidature à la tête du parti, comme un dogme fondamental : le rassemblement avec le centre ! C’est un peu ce que l’on fait dire au revenant qui voudrait « bousculer les clivages ». Outre que cette stratégie dérange certains caciques de ce centre aux têtes multiples, elle ne répond apparemment pas à l’attente des adhérents fidèles et encore moins aux défroqués errant dans les landes d’une droite en déroute.
Un des premiers sondages succédant au retour révèle les aspirations qui dessinent comme les frontières d’un programme, largement inspirées des attentes précédemment déçues. Le hiatus est bien là, entre les têtes de Vaugirard qui ont déterminé et avancent une stratégie de reconquête sans aval démocratique et les sympathisants de droite qui veulent entendre d’abord un programme dont ils réaffirment certains points, avant-même que l’on veuille bien solliciter plus largement leurs requêtes.
Le nouveau candidat à la présidence de l’UMP dit avoir beaucoup écouté durant les deux ans passés. A-t-il bien entendu ?
Quelques retours en 2007 :