Écoute et promesses sont les rengaines qui reviennent lorsque la gent politique réapparait en live devant les citoyens pour quémander leur soutien ou leurs voix. Jeunes quadras encore un peu vierges ou vieux briscards qui prétendent avoir changé, les appeaux pour attirer le chaland demeurent identiques bien que liftés.
Ce qui rend suspicieux, particulièrement chez les vieux routiers du bulletin de vote c’est que souvent les promesses déboulent avant l’écoute ? C’est particulièrement vrai dans ce parti très jacobin de droite qui se nomme (encore ?) l’UMP ! Adhérents, militants ou sympathisants sont facilement cueillis pour assister à des réunions où ils entendent des professions de foi pétries de sincérité. Mais le débat reste souvent indigent quand les micros grésillants ou tonitruants saisis par des excités ou des bavards bouffent le temps de présence de l’orateur, pressé par une autre étape ou un déjeuner avec le cercle amical des élus locaux …
Quant à se faire entendre, de loin ou avant ces rencontres où l’on pourrait écouter les réponses aux questions préalablement envoyées, via les modes faciles et ouverts de communication c’est plutôt compliqué, même après avoir acquitté sa cotisation annuelle sollicitée par courriers-papier directs et répétés. Les plus attentifs vous renverront à la fédération ou la section locale, quand elle a pignon sur rue, où l’on retrouve les publications parisiennes, les bulletins d’adhésion et les belles affiches souvent obsolètes de campagnes passées, tapissant les murs comme des trophées de la nostalgie…
En dépit des effets d’annonce, l’écoute n’est pas dans les gènes de la droite, celle qui pense qu’un chef charismatique vaut mieux que des débats oiseux.
Mais on oublie trop qu’à force d’être muet, un être humain peut devenir sourd…