France Télévisions est une entreprise de Service public.
C’est aussi un mouton vorace à huit pattes : 1,2,3,4,5,Ô, LCP, Arte*
Afin que le message officiel passe bien dans les têtes citoyennes, on ne lésine pas sur les moyens et la redondance. L’importance des informations justifie des journaux émis depuis de larges et somptueux plateaux animés par une kyrielle de techniciens. Quand on compare le plateau hollywoodien de la 2 (sauf les jours de grève !) avec ceux de BFM-TV ou LCI par exemple, on mesure l’amplitude mégalomaniaque du décor pour quelques mauvaises nouvelles qui vont faire trembler les foyers. Afin de donner de la crédibilité à la neutralité journalistique, ces messes de l’info sont présentes sur toutes les chaînes, différentes en apparence et couleurs et qui nous servent une soupe édulcorée avec une pincée de partialité.
L’actualité brutale est à la une et conditionne l’audimat, cette compétition permanente qui justifie les subventions et commande les (per)mutations de journalistes vedettes. S’y adjoint en fin de commentaires, ou au début durant le week end, les incontournables résultats de foot qui fidélisent les téléspectateurs, à moins que cela ne les fasse fuir de plus en plus nombreux…
Cette mission pseudo régalienne à relents soviétiformes est imposée aux citoyens pécunieux à qui l’on soutire désormais la Contribution à l'audiovisuel public, remplaçant la Redevance télé, dénomination ringarde qui rappelait par trop la chaine unique en noir et blanc de papa. Elle permet d’inclure d’autres appareils à images électroniques, avec augmentation corolaire du taux, selon la logique « bercynienne ».
De cette quête sont exemptés les nécessiteux et associations généreuses qui apportent soutien et bienfaits humanistes en exerçant des « activités à caractère social, administratif, culturel, sportif, éducatif », ainsi que les « associations socioculturelles des établissements pénitentiaires et les associations caritatives d’hébergement » (ouf, les Dibrani pouvaient regarder RTK et rester en phase avec le Kosovo !)
« Les établissements de santé et services sociaux et médico-sociaux et les établissements d'enseignement publics ou privés sous contrat d'association avec l'État » sont également exemptés, ce qui tombe sous le bon sens.
Mais l’actionnaire public en panne de ressources (la faute à Sarko qui a interdit la pub après 20 heures !) a décidé de tailler dans le budget de France Télévisions qui va se voir « sucré » de 420 Millions € en 2014 sur une allocation annuelle de 2,5 Milliards. Il est même envisagé de fusionner les journaux de la 2 et la 3 ? Une mini-révolution qui risque d’enflammer le PAF, et l’on pourrait assister à un autodafé des cartes de presse, à l’instar des révoltes paysannes….
Je ne comprends toujours pas pourquoi l’information est sous la tutelle du ministère de la Culture et de la Communication. En fait si, cela confirme bien que L’Information est le faux-nez de la Communication étatique qui pratique à mots découverts le bourrage de crâne policé et correct, nonobstant l’indépendance du CSA, ce grand maître de l’impartialité, dont tous les membres et le président sont nommés par des assemblées et élus socialistes…**
* -Ne cherchez pas la 1ère, elle est diffusée dans les Dom-Tom et Mayotte (département français)
-7 chaînes hexagonales publiques : France 2, France 3 (la chaîne propose également des programmes régionaux et locaux), France 4, France 5, France Ô, La Chaîne parlementaire et Arte
** Le Conseil supérieur de l'audiovisuel est composé d’un Collège de neuf membres nommés par décret du Président de la République. Trois d’entre eux, dont le président, sont désignés par le Président de la République, trois par le président du Sénat et trois autres par le président de l'Assemblée nationale. Le Conseil est aujourd’hui présidé par M. Olivier Schrameck (ancien Directeur de cabinet de Jospin, alors 1er ministre)