Une grande et triste nouvelle s’est abattue sur le monde que les orages guerriers et les cataclysmes sociaux ont totalement occultée.
Le Bhoutan, petit royaume des cimes himalayennes, concepteur zen et gérant exclusif du Bonheur National Brut (BNB) vient d’y renoncer, à la suite d’élections parlementaires qui ont été remportées par l’opposition démocrate.
La preuve est ainsi consommée que la parole des moins disants, mais plus bruyants, gagne désormais dans le monde. Le jeune et charismatique roi de ce pays céleste devra se ranger derrière la bannière de la vox populi, et replier les drapeaux de prière bouddhistes et ses mantras chimériques.
Exit le Bonheur National du Bhoutan ! Vive le Produit National Brut et le FMI !
Dans nos sociétés occidentales, quelques rares individus tentent de surnager dans les eaux raréfiées d’une utopie sociale et humaniste. En France, le peuple inspiré a placé à l’Elysée un dépositaire de cette posture socialiste du Bonheur Naïvement Béat. Il tente, par des augures optimistes et des attitudes bonhommes et souriantes de convaincre les citoyens de lendemains qui chanteront bientôt, comme le ciel bleu succède nécessairement aux nuées orageuses, et comme la Lune reparait tous les 29 jours, dans un cycle naturel et imprescriptible.
Le problème est qu’en dépit de l’influence de plus en plus prégnante de l’astre sélène sur notre vie collective, particulièrement cet été, il ne commande pas les marées du renouveau et de l’optimisme.
En France, PNB signifie désormais Pessimisme National Baba…