Le rapport Jospin succède à celui de Gallois. Après l' économie la morale . L'éthique pour faire oublier les sous...
Le pavé de 124 pages répond aux cinq sujets imposés par le Président en exercice et fait une large place au statut pénal du chef d'État et à son mode d'élection. Mais le président de la commission surtout marquée en rose (nonobstant la participation de Roselyne Bachelot), fait des suggestions supplémentaires mais en oublie volontiers quelques-unes qui auraient pu entrer dans le champs de la déontologie politique..
À l'actif des propositions, celles qui remettent les citoyens à leur place prépondérante et initiale de toute vraie démocratie ( « Gouvernement du peuple par... » etc). La désignation des candidats par le parrainage des électeurs eux-mêmes semble une bonne suggestion même si la mise en œuvre en sera compliquée. Le corollaire devrait être, soit de rendre le vote obligatoire, soit de n'autoriser que les citoyens ayant excercé leur droit aux précédentes élections.
Le non-cumul des mandats est positif . Les positions défavorables et récurrentes, y compris avec des voix fortes à gauche, est que la connaissance et le contact du terrain sont indispensables ! Deux arguments s'y opposent. Le premier est qu'avec la décentralisation, la représentativité démocratique s'est amplifiée. La seconde, bien provinciale, est que le député est vu par ses électeurs comme un « lobbyiste » des revendications locales vers Paris , ce que l’intéressé ne manque pas de cultiver, tout au moins en discours...
La commission insiste sur la recherche de la parité pour les élus. Cette recherche éperdue qui s'entend homme/femme est choquante et interpelle doublement au nom de cette non-discrimination si chère à la gauche. Où place-t-elle les homosexuels (elles) dans ce panorama parlementaire idéal ? La qualité et l'intelligence me semblent les seuls bons critères qui n'ont que faire des quotas ! Et que dire alors de la représentativité sociale ou professionnelle des parlementaires, à majorité fonctionnaires ? Et qui retrouvent gracieusement leur emploi public après une défaite électorale.
Le changement de statut pénal du président est contestable, qui le rendrait citoyen ordinaire devant la justice. Imagine-t-on un chef d' État en exercice convoqué comme un malfrat ? Ce sont ses électeurs collectivement qui seraient présumés coupables !..
Bien plus importante me paraît la moralité des élus, locaux ou parlementaires. Les nombreux et récents exemples de conflits d'intérêts, abus de bien public, détournements et autres grivèleries sont les faits qui détournent les citoyens de la confiance envers leurs élus. les actes délictueux commis durant et sous couverture d'un mandat devraient condamner leurs auteurs à une non-éligibilité définitive. Cela paraîtrait une très opportune application du grand principe de Précaution ! Et une belle avancée de cette éthique publique.
Aucune part n'est faite dans le rapport sur l'obésité du système représentatif français. Dès lors que les députés ne se consacreraient qu'à leur tâche législative et participeraient avec davantage de zèle aux travaux parlementaires, pourquoi en conserver autant( 577 ) ? Idem pour le Sénat (348) . Enfin le dégraissage territorial n'est pas évoqué. Les départements ont encore de beaux, dispendieux et paisibles jours devant eux.
La moralisation de la vie Publique devrait commencer par la bataille contre les gabegies, enfants naturels des escroqueries . L'Autorité de Déontologie de la Vie Publique proposée par la Commission s'y ferait une belle renommée, à condition que ses alertes débouchent sur de vraies corrections!...