La nouvelle obligation d'un éthylotest non usagé à bord de tout véhicule plonge le conducteur que je suis dans une profonde expectative et me pose de lourdes questions.
Ce nouvel avatar du Principe de précaution prétend, avec une évidente bonne raison, prévenir la conduite sous alcoolémie. Ceci s'entend évidemment pour les conducteurs citoyens responsables. Les délinquants de la route qui prennent le volant, sans point, sans assurance et chargés d'alcool et de drogue , comme les deux récemment impliqués dans des accidents qui ont fait trois morts innocents ne sont pas concernés. Pour ceux-là comme dirait Taubira, pas de peine plancher! Et pour les intéressés confortés, plutôt pied au plancher!..
Revenons à l'éthylotest.
En premier lieu, et avant de souffler, on renifle confusément derrière cette décision unilatérale un juteux business accordé à quelque entreprise en difficulté. Est-ce pour exacerber le nouveau slogan du produire et consommer français? Pour ne plus conduire français?...
Ensuite, j'essaie de simuler la situation d'un conducteur un tantinet aviné qui s'en remet à son éthylotest de voiture pour décider, au sortir d'une soirée, s'il met le contact et à condition que son état lui permette d'analyser clairement le résultat de son expectoration poussive? Admettons que le résultat de son acte citoyen soit positif. Si son jugement reste sain en dépit du degré dépisté et si, prévoyant, il possède un second équipement, il demandera un test similaire à son passager, pour autant qu'il soit accompagné et si celui-ci sait conduire, et s' ils ont la même destination!..
Patatras: deux tests positifs! Conduite ( !!) à tenir? Dormir sur place, essayer du stop, au risque de se faire bousculer gravement par un véhicule, ou héler un taxi dans les mêmes conditions aléatoires et risquées? Donc il faudrait ajouter au kit de survie une lampe à éclat en plus du gilet autoréfléchissant et du triangle déjà obligatoires...
Quoiqu'il advienne, les éthylotests ayant été utilisés, ils seront conservés en l'état ou plus probablement jetés à la première poubelle, si ce n'est, comme l'usage commode le montre souvent, par la portière...
Le lendemain matin la Marée-chaussée , en patrouille vigilante aux heures normales de travail, contrôle le quidam purifié des excès de la veille vers 10:00 heures, au péage de l'autoroute qu'il va emprunter. Pas de kit de dépistage!
"Monsieur le Gendarme, j'ai utilisé les deux que j'avais, hier-soir, pour prendre la route en toute sécurité. J'étais positif, mais heureusement ma passagère ne l'était pas. Et ce matin le seul magasin proche de chez moi qui vend des kits était en rupture de stock!"....
Faut-il conserver des alcootests usagés pour justifier de sa bonne foi? Avec toute l'incertitude sur la date d'opération?
Ou alors doit-on se prémunir par avance de l'infraction après une louable utilisation, en embarquant un petit stock des précieux testeurs? Mais le gabelous pourrait alors se demander avec raison s'il ne s'agit pas d'un trafic trans-frontière illicite, ou pire , la preuve d'une totale addiction à l'alcool de l'individu contrôlé, ce qui ferait douter bien plus encore de ses capacités ordinaires à conduire une automobile?....
On apprend en outre qu'une date de péremption frappe ces équipements, ce qui rend caduque l'éventuelle précaution précédente!..
J'appelle à conseil toute personne sensée, prête à prodiguer des recommandations raisonnables qui pourrait en la circonstance conforter mon civisme responsable que je souhaite durable …
Cependant, j'ai une petite idée: que les stations services donnent un alcootest à chaque client, son plein (de carburant) effectué ...