François Hollande, président d’un grand pays, comme il s’est plu à le rappeler à la suite de ses premiers voyages à l’étranger, reste cependant humble et spartiate avec les commodités présidentielles, comme son déplacement à Bruxelles l’a attesté publiquement. Le petit peuple de gauche qui se presse dans les TER tous les matins, ainsi que les voyageurs professionnels qui mettent 12 heures en TGV pour atteindre Marseille, apprécieront hautement ce symbole compatissant à leur adresse.
Oserait-on croire qu’il s’agisse de gesticulations médiatiques qui se dilueront dans le temps et les bonnes traditions républicaines auxquelles nul édile ne peut, en conscience, résister ?…
Après les élections législatives, le goût des lambris dorés et des fastes officiels gagnera assez vite tous ces pseudo-prolétaires que la communauté nationale mise à tribut, a depuis longtemps sinon toujours pour nombre d’entre eux, entretenus dans un confort douillet. Les menus privilèges et générosités liés aux beaux maroquins les rattraperont plus sûrement que le vélo du président précédent…
Déjà, Madame Première s’est empressée, dès le premier week-end libre de son compagnon-normal, d’aller goûter aux charmes surannés et romantiques du pavillon de la Lanterne à Versailles. Convaincue que ce lieu permettrait le recul et la sérénité indispensables aux décisions cruciales pour le pays en même temps que de conviviales et simples réceptions d’amis de toujours, elle a opté immédiatement pour ce relais du bonheur républicain…
Le Premier ministre devra chercher une autre résidence secondaire au bureau logement de Matignon, le choix de Nicolas Sarkozy (de Carla ?) se révélant pour Valérie la meilleure et sans doute la seule bonne décision de son magistère quinquennal!
La sobriété affichée du gouvernement de gauche ne masque pas, mais au contraire, met enfin en lumière crue les outrances, dérives, gabegies et autres pompes régionales longtemps tues par les partis nationaux, bâbord et tribord également complices, et totalement ignorées des médias parisiens dont le champ préféré d’investigations se concentre par chauvinisme atavique autour de la Concorde, centre de gravité de la vie politique française . Ce haut-lieu pourrait davantage encore monopoliser l’audience s’il advenait qu’il (re)devienne, après les législatives, lieu médian d’une discorde entre Élysée et Bourbon?..
Pour demeurer en cohérence avec le nouveau style de régence jacobine, il faudra bien que les collectivités territoriales mettent de l’eau dans le très généreux vin du clientélisme et des sinécures. Cette austérité auxquelles elles sont étrangères risque de déranger les habitudes et facéties locales et générer une fracture territoriale préjudiciable à l’ édifice républicain solidaire que les nouveaux maçons parisiens appellent à consolider !
PS: Un symbole fort a de nouveau été adressé à la nation pour appuyer ce désir de retenue, avec la visite de Poutine. Le tapis rouge ne lui a pas été déroulé vers les marches de l’Elysée ! Signe des temps nouveaux, à moins qu’il ne s’agisse d’une démonstration habile et volontariste de la nouvelle diplomatie de coercition à la française ?..