Un mois depuis l'engagement des occidentaux en Libye, c'est-à-dire principalement de la France et de la Grande-Bretagne. La situation n'a guère évolué en dépit des frappes. Le « Guide » parade dans les rues de Tripoli, les insurgés et sympathisants subissent de lourdes pertes, et la scission du « pays », bien que fluctuante au gré des assauts, s'oriente vers un état de fait.
Obama déjà réticent, qui a fait un pas de trois dans le ciel libyen a retiré ses chasseurs et envoyé des drones, ces engins télépilotés dans un confortable fauteuil . C'est beaucoup plus sûr pour les pilotes manipulant leur petit manche quelque part en Virginie, très discret, mais sans doute plus incertain vis-à-vis des civils proches des cibles.
Le Royaume-Uni se concentre sur « l'évènement du siècle » , le mariage princier qui va brouiller crescendo les média durant la semaine. Le petit peuple va devoir préférer le rose-bonbon servi dans toutes les langues aux fumées guerrières , voire-même au ballon rond, base habituelle et incontournable de tout menu médiatique...
Pendant ce temps, Kadhafi pourra poursuivre ses opérations avec un peu moins de pression internationale, d'autant que son camarade Bachar Al-Assad a pris le relai de Gbagbo pour détourner l'attention vers d'autres rivages..
La France reste en lice, grâce à la vigilance de BHL, plénipotentiaire officieux de la République qui a probablement suggéré la visite prochaine de Nicolas Sarkozy à Benghazi.
Cependant, sur le terrain il ne sera pas possible de progresser si les chasseur-bombardiers alliés ne bénéficient pas de marquage précis des objectifs . Ceci n'est pas possible sans des militaires spécialistes du guidage déployés sur le terrain, disposant des renseignements , des outils de désignation (laser ou autre) et du contact direct avec les pilotes en temps réel.
L'hypothèse que l'envoi de conseillers militaires pour la formation des insurgés recouvre confidentiellement cette contribution opérationnelle urgente serait réaliste et opportune.