La rhétorique politique nous a bien éduqué en matière de langue-de-bois. Nous avons appris à soupçonner d'une hypocrisie sournoise un excès de bonhomie ou de grandes envolées offusquées. Mais à trop décoder l'apparence et l'avalanche des mots, nous égarons notre mémoire et notre sens critique profonds. C'est précisément la stratégie commune des orateurs, à commencer par ceux qui prétendent vous parler sans détour...
Cette semaine est fertile encore de ces paradoxes et incohérences qui minent la confiance et discréditent l'avenir:
Communautarisme: La bonne conscience républicaine et socialiste réfute cet appendice du « pacte républicain » et nous serine en même temps avec les droits de la « Communauté des gens du voyage »!
Compromission: Le même PS fustige des dons illicites à l'UMP et accepte sans rechigner que cet argent « sale » regonfle le budget de la mairie de Paris!
Roms: L'ONU s'offusque du traitement qui leur est fait par la France. Mais l'organisation est silencieuse sur la famine récurrente des coréens du Nord, la lapidation des femmes dans les pays islamiques (et pas seulement de l'Iranienne médiatisée), et autres fractures internationales qui menacent la paix.
« France abimée » : Martine Aubry a concocté une formule choc qui devrait trouver sa place dans le florilège rose jusqu'en 2012. Elle feint d'oublier la France défigurée par des années de faiblesse complaisante envers l'immigration et d'utopie intégrationniste dont la gauche est la première responsable!
Loin des yeux, près du cœur: Les Français -pardon, les sondages- accordent grande faveur aux absents ou à ceux qui ne font rien. Ainsi DSK nous est donné comme président en 2012!? De même, J.Chirac n'a jamais été aussi populaire. Ségolène et François (Bayrou) devraient se faire ermites pour remonter leur cote vacillante....