Il est temps que je m'épanche car ma coupe est pleine. Je ne suis pas un supporter , le sport-TV ne m'attire pas le moins du monde, je hais le sportivement correct qui pousse les hommes politiques dans des tribunes où ils risquent les escarres de la démagogie.
Je réfute la priorité donnée au sport dès le début du Week-end sur les chaînes de télévision. Je ne supporte pas la mine de la présentatrice qui passe de la sobriété grave au sourire niais dès qu'elle ouvre le chapitre des compétitions sportives. Comme si elle y prenait soudain du plaisir…
Je ne m'associe pas à l'enthousiasme populaire pour des zébulons qui courent derrière un ballon rond et qui deviennent des héros dès-lors qu'ils ont réussi à le pousser dans une fenêtre si large que le malheureux préposé à sa défense n'a guère de chance de lui faire obstacle. L'ego tricolore flatté par des corners, ce n'est pas ma tasse de thé…
Je n'arrive pas à partager le délire infantile des foules quand survient le succès. Les termes techniques employés par les commentateurs sont pour moi des barbarismes ou des mystères. J'entends parler de poule , on célèbre le coq mascotte arrogante des défis, les matchs sont soit "avancés" soit " retard", on évoque un manoir où je ne vois que des gradins?
Je m'étonne de la magnanimité des supporters à l'égard des joueurs, de leurs traitements et parfois de leur comportements. A-t-on jamais vu un smicard s'indigner des salaires faramineux des joueurs, ou la CGT manifester devant le Parc des Princes-de-la-F(P)rime?
Qui s'indigne que des sélectionnés reçoivent les honneurs et les récompenses nationales et délocalisent leur salaires? Entendre la Marseillaise, à défaut de la chanter, et abreuver les paradis fiscaux plutôt que les sillons de la solidarité?
Ce qui me heurte le plus c'est la complaisance générale et complice à l'égard de cette ultra-minorité qui sert de miroir-aux-alouettes aux jeunes en quête de célébrité et de gros revenus à portée de pieds!
Le Foot je m'en fous ! Que ceux qui partagent mon opinion sortent des bois.