Notre président est aux Etats-Unis. Il est porteur de beaucoup d'ambition pour remuer le monde et, mieux, le faire avancer sur la voie de plus de transparence et de responsabilités réciproques et intergénérationelles.
Apparemment, l'Amérique lui sied. Son interview par D.Pujadas et L.Ferrari témoignait hier soir d'une certaine décontraction en même temps que de sincérité et de détermination. Le recul sur une base lointaine, sorte de terrain neutre, donne une dimension à la fois plus convaincante et plus "cool" que les déclarations d'estrade ou de plateaux de télévision tricolores . Mais la clarté du propos et une grosse bévue incisive confèrent aussi plus de responsabilité à son auteur et de mémoire aux téléspectateurs, en particulier certain prévenu bien prévenu… On pourrait imaginer, dans un temps proche, une conférence de l'ONU au sein de la Station spatiale internationale. Certes le déplacement des participants serait désastreux pour l'émission de carbone et Kadhafi ne pourrait installer sa tente de bédouin. D'autres bouderaient l'événement cosmique de crainte de croiser un ennemi juré devant le local exigu des toilettes spatiales… Un message de Ban Kee Moon s'adressant au monde dans un scaphandre extra-véhiculaire aurait plus d'écoute et de postérité que le discours fleuve du Raïs libyen venu provoquer la communauté internationale tel un guignol bouffi ou d'un Ahmanidejad vidant l'hémicycle dans le flot de son propos haineux! A New York les mots étaient clairs et le courant tonitruant…