Voilà, c'est fait! Le monde entier et les USA ont porté Barack Obama à la présidence des États Unis.
Un Américain jeune, intelligent, charismatique et déterminé, grandi sous les auspices de l'ascenseur social, porté par une vague anti-Bush et supporté par des millions de dollars a balayé le vieux conservatisme et décroché la mandature suprême. Les deux rives de l'Atlantique et du Pacifique ont eu raison des continentaux qui se croyaient à l'abri des révolutions sociales sous leur chapeau de cow-boy défraîchi…
En outre le vainqueur de cette longue et difficile épreuve est métis, ce qui vaut pour "black". La révolution américaine est achevée et la page la plus noire de son histoire se termine en couleur.(On attendra le siècle prochain pour voir un Indien suivre un parcours aussi grandiose)…
Les défis du 44ème président sont énormes à l'intérieur car le relais que lui passe "W" est ténu et visqueux! Déficit gigantesque, usure morale, système de santé chaotique, engagements militaires sans avenir sont parmi les maux qui réclament plus d'un chirurgien que d'un médecin généraliste.
Mais les dix travaux d'hercule nationaux ne sont rien au regard de ce que le Monde attend de ce messie, icône des minorités désormais très visibles et grand libérateur de toutes les frustrations socio-éthniques. Son agenda va être un vrai casse-tête et l'on comprend que deux mois ne sont pas trop longs pour le mettre au point.
Qu'il prête attention aux communautés de couleur et l'on criera au favoritisme ethnique. Qu'en revanche il se mette à l'écoute du plus grand nombre -la démocratie en somme- et on l'accablera de forfaiture. L'Afrique l'attend comme son super président , ce que lui reprocheront tous les autres s'il montre une sollicitude trop appuyée à ce continent. Le Africains de l'ouest seront aigris si ses faveurs vont à l'Afrique anglophone. Et alors le Magreb blâmera une ségrégation sournoise et la revanche des peuples tribaux. Mais qu'il entende le monde arabe et le peuple noir tout entier se sentira floué. Et que dire des pays d'Amérique latine qui mettent tous leurs espoirs dans des retrouvailles fraternelles et…des frontières ouvertes!
Israël l'attend avec exigence et les Palestiniens avec impatience. L'Iran va jouer au chat-et-à-la-souris avec cet homme de dialogue tandis que Dimitri Medvedev lui lance d'entrée le défi de la roulette russe. La Géorgie va rouvrir un chantier que les vicissitudes financières ont poussé en touche , la Corée du nord pourrait tenter une nouvelle recherche de crédibilité et des subsides pour ses millions d'affamés. L'Afghanistan sera attentif à ne pas être abandonné et les Irakiens si demandeurs d'autonomie pourraient bien lui reprocher un retrait anticipé s'il n'y met quelque prudence…
Quand à Ben Laden, après avoir usé un président, il doit se réjouir de trouver un nouveau camarade de jeu sordide dont il va tester le sang-froid et la maîtrise.
God bless Obama!