Chaque rentrée voit le « mercato » des animateurs de télévisions. Ouf, j'ai trouvé un mot de nos amis transalpins pour illustrer les mouvements giratoires à travers les chaînes.
Car hélas avec les nouvelles grilles , où l'ont retrouve d'abord des seniors qui changent de siège et quelques rares petits nouveaux, c'est aussi l'occasion d'angliciser à nouveau et à outrance les décors et rendez-vous quotidiens !
Pour un public international, pour être »In », ou pour racoler les « traders » que le Brexit va faire émigrer de Londres ?
Les initiatives anglicistes envahissantes deviennent carrément invasives, comme une tumeur très maligne qui métastase...
La doyenneté revient à BFM ( pour Business FM) qui opérait en tant que radio sous ce sigle depuis 1992, puis entrée sur les écrans avec BFMTV. L'ancienne I-Télé devenait CNEWS début 2017, ouvrant plus largement la route aux dérives "outre-manchières". Puis, pour assumer « clearly » sa nouvelle vocation, elle créait une tribune nommée la NEWSROOM, puis la Punchline, suivie par toutes les consœurs que l'on retrouve en « streeming » sous ce vocable ! Quand ce n'est pas en « replay »..
Nouveautés de cette rentrée, chez la première qui porte haut le fanion «union-jacké », deux rendez-vous quotidiens, BFM STORY et BFM TONIGHT BRUCE INFOS ( Attention,Bruce n'est pas un anglicisme !) En bonus, elle offre un petit couplet américain en fin de journal météo, avec inscription du titre à l'écran! Pas de droits d'auteur outre-Atlantique, ou au contraire financé par Hollywood?..
Je suis persuadé que les téléspectateurs de Janailhac, de Mourmelon, de Trégourez ou encore de Ghisoni sont friands et captivés par ces innovations...
Pour cette année, LCI ( La Chaîne Infos) demeure encore hors du champs gravitationnel, avec une résistance qui lui fait honneur ( et mon bonheur de télé- spectateur...).
Cette submersion de l'anglais aurait du être contenue par une loi de 1994 relative à l'emploi de la langue française, connue sous le nom de loi Toubon. Non pas pour « allgood », mais dont le ministre de la Culture de l'époque fut le promoteur. Elle visait en particulier à l'obligation de l'emploi notre langue dans l'espace public.
Hélas, elle fut fortement édulcorée par le Conseil constitutionnel, répondant en particulier au opérateurs de médias , sous le prétexte de liberté de pensée et d'expression (inscrit à l'article 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen !..)
Depuis, nous avons largement bénéficié de cette liberté d'expression, isn't it ?