L'incendie de Notre-Dame s'est immédiatement propagé dans la société ou d'autres feux ont rapidement fusé!
Celui de la communion effarée, manifestée par des foules compactes, chrétiennes ou agnostiques.
Celui des donations aussi miraculeuses que spontanées, qui ont jeté un doute sur le véritable coût réel de l'aumône pour leurs auteurs.
Celui de sa restauration dans ses formes et sa durée.
Je ne reviendrai pas sur la cause initiale du désastre, encore que je ne souscrive pas béatement aux premières déclarations suggérant l’accident. La couleur des flammes et leur jaillissement violent ne correspondent guère à la combustion de bois de chêne millénaire. C’est le Limousin, familier des charpentes anciennes de ce bois ou de châtaignier, plus résistants encore avec le temps, qui vous le dit....
Mais mon propos du moment est la restauration de l’édifice.
Et je voudrais à l’occasion citer celle d’un château magnifique et majestueux qui domine un paysage périgourdin sublime et son village blotti à ses pieds. Il s'agit de Hautefort qui a connu des vicissitudes mais qui resplendit tel qu'il était, joyau du XVIIème siècle.
Ayant échappé aux destructeurs révolutionnaires (les Black Blocs de l'époque !) grâce aux habitants du village, mais ayant subi les épreuves du temps et de l'abandon, il est racheté 1929 et restauré à force de pugnacité de sa nouvelle propriétaire qui s'y installe enfin en 1966.
Deux ans plus tard, un terrible incendie le ravage ! Ne restent que des murs calcinés. Il sera à nouveau restauré, avec la même détermination de son occupante trouvant alors le soutien de personnalités, grâce à un élan de générosité nationale et toujours la solidarité indéfectible de la population locale attachée à « sa » majestueuse demeure seigneuriale dominant la verte campagne de Dordogne.
J'ai pu, en 1970, photographier depuis le ciel le chantier de reconstruction du toit . L'ancienne charpente était remplacée par du métal et du béton. Mais à l'issue des travaux (plus de cinq ans !..) la silhouette originelle était restituée , avec la couverture en ardoises corréziennes!
C'est le même procédé alliant technologies modernes , mais invisibles, et matériaux anciens et traditionnels réinstallés par nos talentueux artisans français , que je souhaite pour la cathédrale parisienne...