** Alors que l'actualité africaine se concentre sur l'Algérie, le président Macron est parti ( une fois de plus, en toute confidentialité médiatique) en voyage dans l'Afrique de l'Ouest, hors des anciennes colonies et autres lieux marqués du vieux label France-Afrique.
Certes, un rendez-vous l'attend avec le 3ème sommet One Planet qu'il doit co-présider, le 14 mars à Nairobi, ce qui a sans doute inspiré une tournée plus large dans une zone de l' Afrique moins fréquentée par la France.
Ces nouvelles errances pittoresques et inattendues l'éloignent opportunément d'une actualité post coloniale tourmentée et d'une diplomatie trans-méditerranéenne sur le fil, sans filet de sécurité. Wait and see de loin est pour l'instant plus confortable, et le sage Le Drian est là pour distiller des messages neutres sans ingérence ni indifférence, que la situation commande..
Djibouti, Éthiopie et Kenya sont les destinations de cette semaine.
Djibouti supporte depuis longtemps une importante base militaire française. Actuellement, les trois armes y sont cantonnées avec près de 1500 personnes au total. Elles partagent cette position stratégique avec cinq autres pays, dont les USA et depuis 2017, la Chine.
Et justement, la Chine a pris pieds depuis longtemps sur le continent et exploite ressources et richesses, en particulier liées aux technologies informatiques, plutôt que d’assécher celles de son propre sol..
C'est pourquoi , dixit Macron « La France y est considérée comme un possible contrepoids » ! Gaffe à toi Xi Jinping !
Avant de rejoindre le Kenya, deuxième étape en Éthiopie où il rencontrera la présidente Sahle-Work Zewde ( à défaut de la reine de Saba...) La précédente visite présidentielle dans ce mythique pays fut celle du général de Gaulle en 1966 ! Haïlé Sélassié y régnait alors en (dernier) empereur. Les magazines qui rapportaient ces grandioses événements ne manquaient pas de lecteurs esbaudis...
Le but, plus pragmatique, du déplacement est d'abord le business. Et le malheureux accident qui vient de frapper Ethiopian Airlines avec un Boeing 737 de nouvelle génération, pourrait bien favoriser Airbus, plus modeste mais cependant déjà fournisseur de la compagnie, avec l'A350.
Quant au Kenya, aucun président français ne s'y est rendu depuis son indépendance en 1963. Cette première visite d’État revêt une grande importance au plan économique. Dans cette perspective, une importante délégation du Medef et chefs d'entreprise accompagnent l'hôte de Uhuru Kenyatta, le président kényan.
Les échanges commerciaux et investissements tricolores ne sont cependant pas nouveaux dans ce pays où une cinquantaine de grandes entreprises sont déjà implantées.
Mais Macron démontre avec réalisme sa volonté de réorienter la politique africaine de la France vers les pays les plus dynamiques et notamment ceux de l'Afrique anglophone. Outre une petite moquery à l'adresse d'Albion, cela lui permet de pratiquer avec bonheur sa langue avec d'authentiques locuteurs..
Une seule ombre au tableau : où est donc Brigitte Macron, étonnement absente de ce voyage officiel ?
**Traduction de la langue Ampharique: Mes hommages ma Reine!