Twitter est devenu une vrai réseau ornithopathologique !
La pandémie irréversible est pire que la grippe et touche principalement les humains ayant un mandat électif avec une forte apparition d'éruptions impulsives. Nul vaccin n'est encore disponible pour enrayer la propagation de l'expression spontanée en 280 caractères. Bien que le site ait doublé la capacité d'écriture pour demeurer attractif, les adeptes inconditionnels sont plus portés au message succinct mais surtout très réactif.
Chez certains gravement atteints, tel Trump le plus excessif, le comportement compulsif engendre des message irraisonnés, parfois puérils, souvent outrés.
Le décès de France Gall vient de déclencher dans le pays une cascade de clics depuis le sommet de l'Etat jusque dans les profondeurs plus obscures du corps social. Est-ce le prénom symbolique de la chanteuse qui a mobilisé les attentions ou bien ses malheurs et actions humanitaires, mais la concentration des messages a immédiatement saturé l'espace du petit volatile bleu, à la vitesse d'une explosion nucléaire.
Je doute qu'un sincère sentiment de compassion anime tous leurs auteurs. Le besoin de paraître , ou plutôt le risque de ne pas apparaître, me semble plutôt le véritable moteur de ces clics débridés. Que les présidents et élus des grandes institutions républicaines se soumettent à l'exercice est pitoyable, nonobstant la nostalgie juvénile que certains pourraient ressentir à la triste occurrence.
Ainsi, parmi tant d'autres, Gérard Larcher s'est manifesté, se souvenant sans doute des ses jeunes années , comme le Président, toujours l'un des premiers aux « starting-blocks » portés de façon vigilante par ses communicants. Édouard Philippe, également trop pressé, commet une toute petite erreur de ponctuation qui change totalement la signification de son texte : « Tristesse à l’annonce de la mort de France Gall. Elle disait avec une voix que j’aimais la vie, l’amour, la beauté, la volonté de rester debout face à l’adversité. » La virgule absente après «j'aimais » suggère en effet que la chanteuse lui reconnaissait l'amour de la vie et le reste ....
Le pire a été atteint par Christophe Castaner qui se perd dans un délire spirituel ridicule et peu laïque, tout en se trompant dans ses références musicales. Conséquence perverse d'une réaction instantanée , donc mal informée. Pour un ex porte-parole du gouvernement, le lapsus informatisé est particulièrement grotesque et prouve que le réseau est porteur de fausses informations.
Emmanuel Macron qui veut légiférer contre les « fake news » ( en bon français : fausses nouvelles) va-t-il subséquemment morigéner publiquement son ex secrétaire d’État à titre d'exemple ?...