Chaque année, la polémique autour des installations de crèches dans des lieux publics enfle. J'entends de représentations de la nativité et non des lieux d'accueil des enfants en âge pré-scolaire, lesquels sont vivement appréciés par les citoyens(nes), voire exigés en cas insuffisance en localisation ou capacité d’accueil.
Ainsi, Béziers , parmi d'autres, est à la une des fustigations associatives (et médiatiques) , sous les bannières battant bruyamment au fort vent de la nouvelle laïcité dont les zélateurs trouvent écoute attentive et réaction empressée auprès des tribunaux mettant leurs requêtes en priorité. Il est vrai qu'un renvoi à quelques mois ou années , comme il est souvent constaté pour d'autres affaires de droit civil ou pénal n'aurait guère de sens...
Donc, exit les crèches que l'on ne saurait voir dans l'espace public !
En revanche, les beaux et grands sapins et autres illuminations qui décorent villes, cités et villages ne sont point contestés. Pour marquer la fin de l'année ou fêter aussi Noël ? Si la tradition des arbres décorés selon les mois trouve son origine dans des pratiques païennes, la réappropriation chrétienne du sapin daterait de 1520 et due à Saint Colomban, moine vénéré à Luxeuil, petite cité pittoresque de la Haute-Saône connue pour ses eaux contre l'infertilité féminine, et aussi pour ses vaillants aviateurs...
Plus sûrement, c'est des pays germaniques que viennent des références avérées et en particulier de Sélestat en Alsace, appartenant alors au Saint-Empire germanique où l'on retrouve trace écrite en 1521 de cette coutume dans un livre de comptes de la ville. Ces multiples résineux qui payent leur courte célébrité d'une vie tronquée prématurément ne semblent pas faire offense à la déesse Laïcité. Ils illuminent les ciels gris de Décembre et font briller les regards des enfants, comme les manifestations ludiques et œcuméniques des écoles où ils tiennent décor au Père-Noël distribuant des cadeaux à tous les petits enchantés, dont certains parents oublient pour l'occasion leurs habitudes et usages ancestraux...
Plus exubérante et consensuelle encore apparaît la fête de Noël, avec ses extravagances marchandes auxquelles nuls parents et bienfaiteurs ne peuvent et ne veulent échapper. Commencée de plus en plus tôt en amont, avec des appels aux achats de cadeaux enrobés de promotions alléchantes et inventives. Ainsi , cette année a vu la déflagration du Black Friday, directement importé de États-Unis, comme d'autres multiples incitations à dépenser liées à des anniversaires religieux ou païens, tel Halloween en particulier.
Mais en fin de compte, la loi de 1901 n'a rien contre Noël qui serait d'origine romaine et païenne marquant le solstice d'hiver et qui reste un vocable français préservé et exclusif...
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