Je le confesse, j'ai appris une chose importante, voire primordiale, lors du discours devant le Congrès. Le CESE (Conseil Économique, Social et Environnemental) est l'une des trois assemblées constitutionnelles de la République !
Ne jouez pas les érudits ou citoyens hyper branchés, je suis persuadé que je n'étais pas le seul dans cette ignorance crasse. Pour les fouineurs évidemment, qui avaient déjà entendu parler de ce machin...
Le Président entend réformer cette institution, c'est-à-dire, si j'ai bien compris, lui assigner de faire ce pourquoi elle existe, c'est à dire « favoriser le dialogue entre les différentes composantes de la société civile organisée et qualifiée en assurant l’interface avec les décideur.euse.s politiques. » Il prétend aussi permettre aux pétitions citoyennes d'être reçues et entendues. Rappelons-nous le rejet en 2013 des 690000 voix des opposants au mariage pour tous, par un certain Delevoye, alors président de cette haute institution, et devenu depuis le grand pourvoyeur de députés (ées) de LREM.
Pour les curieux tardifs, je reviens en bref sur la constitution de ce CESE de 233 membres qui sont désignés par diverses instances, étatiques, ministérielles, associatives et syndicales. Une vraie sinécure de 5 ans avec indemnité substantielle, renouvelable une seule fois, consécutivement s'entend. Répartition :
-140 membres au titre de la vie économique et du dialogue social.
-60 membres au titre de la vie associative et de la cohésion sociale et territoriale
-33 membres au titre de la protection de la nature et de l’environnement
Le Président entend réduire le nombre de parlementaires d'un tiers, afin que leurs assemblées travaillent mieux ! Sur les 925 , 307 (à 1 près) passeront à la trappe et les hémicycles ramonés présenteront alors respectivement 385 députés et 232 sénateurs.
Bien entendu, ce ne sera pas de gaîté de cœur que ceux-ci scieront la branche en velours cramoisi sur laquelle ils sont assis. Le recours au référendum « si besoin » sera en l’occurrence impératif pour ce dégraissage massif en forme de suicide collectif...
Le délestage du CESE sera du même ordre, ce qui s’avérera sans doute plus compliqué ! En effet, priver des anciens syndiqués au chômage, élus déboutés, retraités actifs, associations activistes et autres exfiltrés politiques, des plaisirs de commissions consultatives et de rédaction de rapports circonstanciés, bien que presque tous oubliés, sera cruel. Seront-ce aussi les citoyens qui seront appelés à l'arbitrage ? Si oui, il faudra une sacrée campagne pédagogique préliminaire pour leur expliquer les conséquences d'un choix dramatique!...
Pour ne pas harasser la mule réformatrice, je réserve à une autre publication ce qu'en toute logique cette grande purge devrait entraîner , d'abord sur les 26 CESER, petits frères régionaux de celui du palais d'Iéna, et sur les assemblées régionales, départementales et communales , sans oublier les agglomérations, qui nous valent le record mondial de 1 mandat électif pour 104 habitants !
Bonnes vacances, en attendant l'enclenchement de ces réformes fondamentales qui ne semblent pas inscrites au dernier registre des priorités annoncées..