On avait les "extrêmes", surtout à droite et aussi à gauche, mais en plus mesuré. Les "ultras" fleurissent aussi le puzzle politico-sociétal et pimentent les propos d'analystes chevronnés, comme les piges de journalistes à court de vocabulaire .
Voici que Fillon bascule chez les seconds à un double titre délivré ex abrupto par les juges médiatiques, relayés soudainement par les choristes juppéens. Son libéralisme forcené et son conservatisme mâtiné de ( bon) sens commun en font soudain un homme politique du troisième type très dangereux, quand Juppé le modéré-rassembleur 2.0, est présenté comme le prophète des nouveaux temps apaisés...
Il manque dans ces outrances de fin de primaire qui déborde, un autre superlatif, celui d'"hyper". On pourrait bien l'attribuer à Bayrou qui milite en vain depuis des lustres pour un centre absolu, sorte de point cyclique de sa science politique à la sauce béarnaise. L'hyper-centre dont il arbore le fanion orange est comme le gouffre de Padirac, une caverne profonde depuis laquelle il lance des appels en vain. Il est possible que l'ermite troglodyte en ressorte prochainement, selon son habitude quinquennale, pour porter sa parole bégayante et visionnaire vers quelques rares tribus errantes...
Conservateur, réactionnaire, catho intégriste, rigide , François le Sarthois à la probité malheureuse est fustigé par Juppé , ce progressiste chaleureux , tribun enthousiaste au rude langage, moderne comme un démocrate américain qui montre du sentiment, en affichant sa femme , un authentique capteur d'attention ayant déchaussé ses bottes pour mieux gesticuler. Un véritable épicurien adepte des grands crus cotés bordelais qui fera (rait) un « excellentissime » président...
Jeudi soir, l'ultime confrontation des deux postulants ne devrait plus faire appel aux superlatifs. Ils sont déjà usés en moins d'une semaine. 215 parlementaires ont protesté contre le Fillon bashing de la tribu de Juppé . Apparu, porte parole du même est même apparu ce mercredi matin sur Fr2, pour noyer dans l'eau tiède les propos excessifs de son patron, en se transformant quasiment en transfuge de la dernière heure.
S'il en fallait encore, nous comptons sur Pujadas, animateur et arbitre serein des grands débats connu pour ses apaisements, qui y veillera n'en doutons pas, avec toute l'impartialité qui l'habite...