Il y a une belle unanimité, en tout cas chez les nationaux attachés à leur héritage et certains hommes politiques en campagne, à penser et dire que la langue est le ciment le plus fort pour l'unité d'un peuple. Ce que je partage totalement. Contre les dérives éducatives et linguistiques de la ministre de l’éducation actuelle, contre l'usage banalisé de langages importés, contre les dialectes verlans des quartiers, contre le charabia des réseaux sociaux, il y a urgence à inscrire en grande priorité l'apprentissage et l'usage du français dans les classes élémentaires, voire même secondaires !...
Car jamais notre langue n'a été aussi malmenée, dévoyée, polluée, que dans ces temps modernes, par snobisme, paresse ou imitation servile. Dans le sport, surtout ceux de l'extrême importés des USA , dans le commerce et la gestion des entreprises, dans la publicité friande d'exotisme, dans l’associatif car cela donne une caution étrangère et dans les nouvelles technologies dont nous sommes rarement les créateurs ou promoteurs. Je ne veux citer les innombrables exemples , tant la vie quotidienne nous impose les anglicismes via les médias qui en sont les premiers promoteurs et leur pigistes qui ne savent même plus écrire correctement, surtout les participes passés, sans doute trop rétrogrades.
Illustrations concomitantes relevées aujourd'hui-même dans mon Midi Libre quotidien. En page locale de Sète , où le parler est si particulier et pittoresque, je note qu'une association veut créer un projet de « Coworking ». Je doute que les gars de la Pointe courte y entendent quelque chose ! En page nationale , un chroniqueur habituel exprimant du sexisme sans le vouloir, semble n'avoir pas retenu que la réserve qu'il évoque s'écrit « retenue »...
Écoutez avec attention les annonces publicitaires et la musique qui les illustre , en particulier celles des parfums, produits illustrissimes de notre savoir-faire français. En quasi totalité, c'est un extrait d'un succès anglais ou américain qui exalte la sensualité et la fragrance tricolores, la plupart du temps sous les traits d'une actrice étrangère également. Le coq n'a plus de charisme et de voix et le parti pris du gris pour ces réclames du luxe éteint nos belles couleurs franches !
Mais le pire atteint cette activité dont se targue sans cesse nos hommes (et femmes) publiques. La Culture ! Et cette fierté qui est particulièrement chère à notre patrimoine, le cinéma. Si les réalisateurs exaltent les scènes avec des arrières fonds musicaux, c'est bien que l'émotion y trouve un amplificateur souverain. Mais hormis quelques compositions originales et dédiées qui marquent les grandes productions, les choix faciles pour la bande sonore des séries et autres films pour la télévision nous font entendre des airs et refrains anglo-saxons pour la majorité. À croire que la musicothèque nationale est perdue ou ringarde, que le génie national a disparu ou bien, plus trivial, que la SACEM pèserait trop dans le budget d'une production....
Écoutez avec attention, en vous imaginant non-voyant, pour vous concentrer sur le son. Et si vous percevez quelques mots de français please, give me a call !