Il y a le foot, les grèves, les rixes de supporters, les moustaches de Martinez sur tous les écrans, les cataclysme climatiques, les festivités et les attentats récurrents. Le monde est turbulent , anxiogène, et nul n’échappe aux assauts quotidiens de l’actualité..
Dans ce maelström d’anxiétés, il en est une supplémentaire pour les habitants de ce sud de la France qui n’a pas encore de nom. Comment se situer , s’intégrer, revendiquer fièrement son appartenance et voir s’agiter d’autre drapeau que celui qui phagocyte les écrans, celui de la CGT ?…
Ailleurs, certains de nos concitoyens, étrangers régionaux, ont eu plus de chance . Les élus furent réactifs pour ne pas plonger leurs administrés dans un traumatisme post-électoral. Ainsi Les Hauts-de-France revendiqués avec célérité ont laissé les autres territoires à plat et surtout plus bas ! Pour les Alsaciens-Lorrains, ce Grand Est est un grand n’importe quoi qui ressemble à une surenchère au précédent. Certaines entités territoriales confirmées dans leur intégrité précédente ou historique ont pu échapper au péril, rassérénant ainsi leurs habitants à peu de frais. Il est vrai que l’on imaginait difficilement la Corse, « pays ami » de la métropole, changer son identité, sauf à officialiser Corsica ou encore plus ancien Kurnos…
Le conglomérat hybride qui va de Biriatou à Felletin aurait pu se nommer ALPC (Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes) à l’instar de PACA. Mais justement à l’instigation de son président, Christian Estrosi le si-bien-élu, cette dernière va trouver une identité plus explicite et phonétiquement séduisante , surtout pour les nombreux étrangers qui la visitent ou y habitent. Et puis ALPC fait dangereusement penser à Armée de Libération Populaire…En cette époque de populisme exacerbé, mieux vaut ne pas en rajouter !
Au centre de l’Hexagone, Laurent Wauquiez milite cependant pour un acronyme, mais poétique et original, AURA, contraction de Auvergne-Rhône-Alpes. Cette lueur illuminera peut-être bientôt Gergovie, haut-lieu de l’histoire gauloise (n’est-ce pas Madame Belkacem ?) et évidemment la célèbre église perchée du Puy-en-Velay (bis).
Mais ceux du sud vivent un vrai « région-blues » comme après une nouvelle naissance. Certes ils ont été consultés via internet qui leur proposait les cinq appellations suivantes : Languedoc, Languedoc-Pyrénées, Occitanie, Occitanie-Pays Catalan et Pyrénées-Méditerranée. En son temps de visionnaire érudit , feu Frêche avait opté pour « Septimanie » pour cette moitié de nouvelle région, se prenant pour un nouvel empereur romain. Les Catalans eurent sa peau et sa toge !
Emigré de l’intérieur, mais attaché à mes origines, attiré par la montagne, ses vertes alternances sylvestres et ses panoramas grandioses, plus que par les fantaisies chromatiques ( et séduisantes , je le concède) de la Grande bleue, locuteur occitan (limousin) mais amoureux de la langue française qui dépasse cette nouvelle frontière, j’ai opté pour la seconde proposition en dépit de mon attirance spontanée et irréfléchie pour Occitanie.
J’attends dons impatiemment de connaître dans quelle région j’habite. Ma très souriante présidente ne devrait tarder à me le dire, qui ne me donnera pas forcement satisfaction. Mais est-ce que celà va changer la vie?...