L’Europe est-elle à ce jour ce grand destin commun que l’on nous promettait ?
Au fil des ans, l’avenir radieux semble s’être mué en utopie rébarbative, obésité à 28 sans concertation avec les habitants. La technocratie bruxelloise a pris le pas sur l’entente continentale fondée sur un vieux et grand passé commun, nonobstant les fureurs épisodiques de naguère. Les règles , contraintes et obligations ont étranglé les initiatives et heurté les traditions locales .
Les vieux briscards de la politique y ont trouvé un bon et lucratif job d’expatrié. Ils n’ont pas de compte à rendre à leur administrés comme les élus du Parlement dont moins d’un Français sur un million peut citer le nom de celui sensé le représenter à Strasbourg ! Pour autant qu’il s’y rende régulièrement et y demeure le temps des sessions, ce que les citoyens ignorent tout autant…
L’Europe se manifeste surtout par ses aspects négatifs et ses initiatives sans pédagogie préalable. Elle sert très souvent d’alibi à l’exécutif national lorsque la fronde populaire ou économique gronde autour de certaines des décisions de la Commission, alors-même que celles-ci sont prises à l’unanimité des gouvernements. Ubu est parfois roi à Bruxelles, qui transmet ses ordres à Paris…
Nulle intention de faire l’état exhaustif des « ordonnances » européennes, bonnes ou néfastes. Quoique curieux, voire soupçonneux, je suis comme tout un chacun peu informé et averti des intenses travaux de la communauté et je ne compte guère sur mes élus très locaux pour éclairer ma petite lanterne citoyenne, quand eux-mêmes ont d’autres chats à fouetter ( ou à caresser) dans leur district local…
Cependant quelques initiatives anciennes ou plus récentes heurtent mon chauvinisme tricolore , mais surtout me font craindre pour la pérennité territoriale et culturelle de notre héritage. Telle, la Charte des langues régionales, devenue celle des langues d’origine qui menace de saper l’unité nationale fondée autour de l’unicité de la langue. Homogénéité déjà largement ébranlée avec les immigrations successives mal intégrées, linguistiquement s’entend...
Cette volonté à peine masquée de balkaniser le continent sous l’égide du seul drapeau bleu se manifeste également avec la promotion faite pour des grandes régions. Quitte peut-être à soutenir subrepticement des tentatives transnationales ( Catalogne et Pays catalan, pays basques français et espagnol ..) ou indépendantistes (Ecosse et re-Catalogne), en dépit des alertes et déclarations officielles contre les velléités de sécession ?
Enfin, la porte obligeamment ouverte à la Turquie, avec le droit d’entrée payé par l’hôte lui-même (comble du paradoxe !) est une comme une soumission de handicapé face à des événements incontrôlables. Gardez les migrants grâce à notre argent et laissez venir vos ressortissants !…
Le référendum britanique sur la sortie ou non de l’Union vient à point nommé pour sortir des rancœurs ordinaires et espérons-le, remettre en toute objectivité (et sincérité ?) sur la place publique les tenants et aboutissants réels du résultat. Un opportun et utile forum pour le devenir de la Communauté européenne. À l’occasion, les ténors et responsables pourraient éveiller une adhésion à une vision rénovée ou réhabilitée de celle-ci, fort occultée avec le temps et les vicissitudes locales.
Notre secrétaire d’État aux affaires européennes, le bien ( ou mal) nommé Désir pourrait enfin sortir de son mutisme coutumier pour tenter de raviver la flamme communautaire à la limite de l’extinction…