Le début de la guerre de Daech contre la France sur son propre territoire date du 9 janvier 2015, jour de la "Saint Charlie".
Mais les commandos infiltrés et leur intendance étaient en place depuis beaucoup plus longtemps. En septembre 2013, la politique de la France était une réponse graduée : « ferme, limitée et proportionnelle » (sic), et l’élimination de Bachar-el-Assad prioritaire. On a vu le résultat de cette détermination proportionnelle !
Malgré des mois de frappes de la coalition, la barbarie islamique a étendu son territoire en Syrie/Irak et exporté ses actions en Afrique et en Europe. Avec l’horreur des attaques aveugles, le symbole de Paris semble avoir galvanisé le monde, jusqu’aux antipodes. Pourtant des attentats ont été perpétrés récemment en Turquie, au Liban, sans parler de ceux, quasi hebdomadaires au Moyen-Orient qui ne font plus la une des médias. La destruction de l’avion russe au-dessus du Sinaï a fait davantage de victimes qu’à Paris. Parce qu’elles sont russes et anonymes, les victimes et leurs familles génèrent moins de sympathie ?
Cette attention mondiale qui nous interpelle doit contribuer à nous rendre plus forts et solidairement résistants. On doit aussi à tous ces « amis « de la France une réponse à la hauteur de la sympathie qu’ils nous ont manifestée spontanément et qui nous oblige!
Les avions tricolores ont décollé pour un raid de représailles sur Raqqa, la « capitale » du Califat . Raid fort modeste en l’occurrence car le nombre d’avions de combat déployés dans la zone est très limité, dispersion des théâtres et réductions drastiques et concomitantes des budgets, obligent ! Plus surprenant encore est que l’on ait attendu une attaque grave de Daech sur notre territoire pour s’en prendre au cœur de la barbarie. On prétend que les américains nous ont, enfin, livrés des renseignements qui nous faisaient défaut, preuve que le dispositif français n’est qu’un supplétif des États-Unis.
Le Président a décidé de renvoyer la force aéronavale en renfort. Le déplacement du porte-avions, cet « intermittent du combat » suppose également tout son accompagnement de sécurité de surface et sous-marin ainsi que l’environnement de soutien. Et ceci pour une durée limitée, comme la campagne de février nous l’a montré. Pour les 18 avions embarqués, cela représente plus de 3000 hommes quand l’armée de l’air en déploie dix fois moins pour autant d’appareils. Certes, elle utilise des infrastructures locales en Jordanie et aux Emirats, mais alors pourquoi ne pas envoyer les flottilles en renfort plutôt que déplacer l’armada ? En outre, n’étant plus assujetties aux exigences et limites techniques du Charles-de-Gaulle, elles pourraient demeurer plus longtemps sur le théâtre des opérations, et coopérer utilement à des raids plus massifs et donc plus efficaces tactiquement et psychologiquement contre l’ennemi.
La réponse déterminée aux attentats perpétrés à Paris oblige à une escalade des actions aussi bien en Syrie qu’en Europe. Si la France renforce son dispositif, selon ses moyens, l’Europe, la grande fluette est dispersée plus que jamais. Pourtant, Angel Merkel pourrait recruter nombre de soldats parmi ses nouveaux réfugiés pour renforcer les rangs de la Bundeswehr !
Au cas où…