Si le devenir de la France n’était pas en péril, on s’amuserait des jeux de bonneteau publics , théâtres de guignol, palinodies, artifices, guet-apens, mensonges et autres « politocides » en bandes organisées. Les éloges d’unité quand on sait les couteaux tirés en coulisses, les « éléments de langage », ce moyen d’expression moderne dont les français ont très vite trouvé le code de conversion, les appels solennels à la démocratie, piétinée par des décisions de fausses majorités d’opportunité, les réponses détournées aux questions posées et inversement, toute cette hypocrisie devient copieusement indigeste.
Le paroxysme de cette énorme illusion se concrétise avec des promesses à surenchères exponentielles lors des grands scrutins et leur perte en ligne dès leurs auteurs en charge, sous les ors qu’ils ont convoités.
Alors qu’un appel aux urnes est requis prochainement pour un nouvel objet territorial encore très mal identifié, la campagne qui devrait éclairer les citoyens est victime d’un hold-up peu discret au bénéfice d’un objectif autrement plus spectaculaire. Ceux qui tiennent le pouvoir s’autorisent des déplacements nationaux et même internationaux avec les moyens de la République pour tenter de revivifier ou installer une notoriété en brèche. Les postulants de l'alternance et surtout de la revanche phagocytent les tribunes de la campagne en cours pour anticiper sans vergogne la suivante.
Les esprits fins et politologues avertis diront que viser la tête pour saper les jambes est la plus économe et efficace des tactiques. En titillant les désenchantements on réveille les acrimonies qui alimentent les choix contraires. Mais les votes qui en résultent sont parfois mal contrôlés qui peuvent s’échapper sur les côtés. C’est le risque !
En face, ceux qui défendent leur siège à défaut de leur bilan, appellent au grand rassemblement en agitant le spectre diabolique et prédisant le tsunami social. À trop crier ils y perdent la voix, sans que leurs incantations catastrophistes leur en procure..
Certains plus matois, usent de stratagèmes plus sournois. Ainsi fait ce président qui, contre vent et marées (aujourd’hui policière) maintient à son poste une Garde des sceaux honnie par le peuple (honnête) et quelques corps constitués. Vilipendée pour le laxisme instauré dans la justice en ouvrant les portes de prisons aux détenus, elle-même est retenue dans sa cage ministérielle par insigne et très florentine précaution. Car libéré, l’oiseau pourrait bien retourner ses serres contre son protecteur redevenu une proie facile…
Ce paradoxe a le mérite d’animer des supputations en mettant du sel dans des plats politiques réchauffés !
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