Les régions françaises ont été réduites de 22 à 13. Les élections régionales auront lieu les 6 et 13 décembre de cette année.
C’est à peu près tout ce qu’a enregistré jusqu’alors un citoyen moyennement curieux.
Un fureteur a appris que cette réforme ne concerne que les régions métropolitaines, soit l’Hexagone plus la Corse. Un fouineur plus pugnace ou un lecteur assidu des journaux locaux comprend, sans y voir clair pour autant, que les palabres, discussions nominations anticipées, investitures, déclarations sirupeuses ou croche-pieds pernicieux vont bon train. Ce qui lui confirme que la campagne en vue de ce scrutin est lancée.
Des Héraultais ont été conviés à assister à une grande réunion des « Républicains » pour la future région Languedoc-Midi-Pyrénées-Roussillon (la juxtaposition alphabétique prévaut pour l’instant) dans une ville dont les médias ont fait grande publicité indirecte depuis les dernières municipales. Le candidat désigné par le parti, Dominique Reynié, était évidemment attendu et l’assistance avait soif de ses intentions, objectifs et programme. Mais la présence annoncée de Nicolas Sarkozy avait à l’évidence motivé les adhérents et autres participants qui faisaient grand nombre dans cette assemblée.
Bien que me classant parmi les fureteurs légèrement compulsifs, j’avoue n’être que très peu au fait des modalités de constitution de ces futures super assemblées régionales et de leurs règles de délibérations. Et je présume n’être pas le seul ignorant, en tout cas qui ose le révéler. Nous attendions donc une bonne part de pédagogie dans les discours, propre à éveiller ou renforcer une motivation que les derniers scrutins ont montrée bien lasse.
Dans ce genre de « meeting » il est d’usage traditionnel, hélas, de donner la parole à chaque responsable ou élu dans un ordre qui se veut géographiquement protocolaire. Comme au temps des locos à charbon, pour chauffer la salle. Les performances successives, dont certaines outrées ou inappropriées, auraient plutôt tendance à fatiguer l’audience, impatiente d’entendre le discours collant au vrai sujet quand bien-même quelques envolées lyriques profitent à l’introduction de l’orateur principal.
En l’occurrence la star fut le dernier, à savoir le président du parti et candidat aux primaires en vue des présidentielles, Nicolas Sarkozy.
Certes Dominique Reynié, tête de liste pour les régionales , fit en "vedette américaine" un discours plaisant non dénué d'humour, mais rien ne nous fut dit sur le mode de scrutin et l’agrégation des différentes listes, sa conception de l’organisation territoriale, la répartition des services, les choix économiques et sociaux, hormis l’aide au maintien d’une ruralité vivante et pérenne.
Puis vint Nicolas Sarkozy qui fit, avec une verve dont il est familier, une longue harangue anti Hollande, mais en avance de plus d’un an sur la campagne présidentielle. Car si les griefs faits au président actuel sont évidents et bien reconnus du peuple de droite (et même d’autres !), on est en droit de se demander pourquoi l’opposition à certaines des décisions gouvernementales n’est pas plus explicite, marquée et publique ? En ce moment !
Enfin, conclure par une envolée « républicaine » s’appuyant sur la condamnation (en filigrane grossier) d’une ex ministre et fidèle soutien, ne fut pas la prestation la mieux appréciée. Mais peut-être était-ce le lieu de la réunion qui nous valut cette déclamation, adressée en réalité par-delà l’enceinte, à un édile local et sa ville « maltraitée » ?...