Certes, le climat caniculaire et les escapades estivales n’étaient pas propices à une écoute pugnace et curieuse des négociations européennes avec la Grèce. J’avoue donc humblement qu’une certaine désinvolture passagère, fortement nourrie par une incompréhension des enjeux réels, ne m’a pas permis d’y voir clair, même avec des lunettes photosensibles.
Le feuilleton de ces semaines passées, et surtout la dernière allant d’un référendum de refus à un accord qui pèse encore plus lourd sur l’avenir de l’économie grecque me laissent pantois et surtout incrédule. Surtout en voyant l’éternel sourire de vedette cinéma d’Alexis face aux bobines crispées de certains chefs d’état. Heureusement, François Hollande, roi du compromis au faciès avenant, a tenu bon jusqu’à cette victoire que tous les louangeurs médiatiques tricolores lui attribuent sans hésitation. Pour une fois peut-être avec raison ? Pour autant que l’on adhère à la solidarité européenne, objectif unique et incontournable qu’il a brandi devant les micros.
D’ailleurs il a annoncé cet accord en le qualifiant « pour l’intérêt de la Grèce, de l’Europe, de la France » (sic). Donc pour tout le monde, mais surtout pour la France, car on ne sait pas si un jour nous aurons besoin nous-mêmes de l’appui des amis du Sud…
Nicolas Sarkozy lui-même avait conclu avec cette phrase étonnante dans une lettre aux Républicains adressée avant l’accord : « J'ai toujours pensé qu'un compromis était préférable, s'il ne devait pas y avoir de compromis, d'autres solutions devront être mises sur la table ». Je jurerais que ce n’est pas Henri Gaino qui s’est commis avec cette écriture aussi paradoxale que mal ponctuée.
En attendant le bon compromis va coûter au « pays riche » que nous sommes encore quelques 20 MDS€ sur les 85 que la Grèce sollicite pour les quelques années à venir. Qu’importe, la France sait emprunter à des taux record (pour le moment) et ne s’en prive pas !
« La Grèce s’est engagée à mener des réformes sérieuses » a annoncé sans sourire le président du Conseil européen, Donald Tusk à l’issue du marathon !
La caution des « préteurs » repose encore sur des promesses fortes. On sait ce qu’elles valent, surtout clamées depuis les tribunes politiques…
Rendez-vous dans cinq ans, ou moins?
Une lecture retrospective édifiante: la Grèce vue par Edmond Aboud 1854