Après le charcutage régional définitivement entériné, qui ramène ces grands territoires au chiffre symbolique de 13, restera à nommer et officialiser les capitales de ces nouveaux fiefs. Et là, il y va de l’honneur et du chauvinisme provincial des administrés, mais bien plus encore du pouvoir et de l’avenir des élus respectifs.
Avant que les élections désignent les nouvelles assemblées pléthoriques de ces régions, les discussions, négociations, pressions et influences diverses vont bon train entre représentants actuels en vue de ménager un pôle, un siège, une commission. Et le choix de la capitale est un enjeu considérable. Mais ne l’attendez pas avant de vous rendre aux urnes les 6 et 13 décembre prochains.
Après sa constitution, la nouvelle assemblée devra d’abord élire un président qui nommera ses multiples vice-présidents. Où se réunira-t-elle pour cette première session primordiale ? L’hémicycle d’un des anciens hôtels de région pourra-t-il accueillir le double de nouveaux élus ? On pourrait imaginer un débat et votes en duplex à partir des anciens sites, mais alors les particularismes locaux risqueraient de nuire à la sérénité et la crédibilité de l’exercice démocratique, surtout si des éléments exogènes, originaires d’une province voisine, étaient amenés à siéger en terre « étrangère » !..
Les nominations de vice-présidents et présidents de commissions seront à n’en pas douter les clés de la répartition territoriale, et principalement le choix du chef-lieu. La décision concernant les capitales ne sera entérinée qu’en juillet 2016 par décret du Conseil d’État après les discussions internes. Pour satisfaire les tendances diverses et contradictoires certains ont déjà émis l’idée de « polycentrisme », entendez la distribution des services sur tout le territoire ! Vous avez dit économie d’échelle ? Point n’est besoin d’être expert pour anticiper ce que ces toiles d’araignées administratives pourraient coûter aux contribuables.
L’État prendra les devants en s’arrogeant la liberté de désigner les cités qui accueilleront la préfecture de région. Gageons que sera un élément déterminant pour désigner la capitale régionale …avec l’autre postulante ! En Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, cas le plus tendu, les positions diverses conduisent un observateur raisonnable à penser que la redistribution sera pléthorique pour compenser l’attribution du trophée gagnant à Toulouse, ce qui vaudrait donc un préfet pour Montpellier. Et ainsi les fonctionnaires territoriaux pourront conserver leur affectation pour animer les nombreuses délégations, annexes et permanences justifiées par des services toujours proches, au bénéfice du public…
À quand des navettes fluviales sur le Canal du Midi, réhabilité à la navigation officielle, pour les transferts périodiques des élus et commissions d’une ville à l’autre, puisqu’aussi bien on peut présager que l’ancienne capitale languedocienne réclamera sa participation équitable à la vie démocratique et économique régionale ?...
Rappel: Hôtel à vendre